On ne vous parlera ici ni de sa belle gueule, ni de son allure de sportif qui soigne son look et fait de lui, au niveau de l’image au moins, l’égal d’un Conté (Chelsea) ou d’un Guardiola et de tous les coaches à la taille slim, sans bedaine, ou corpulence excessive. Hervé Renard est plus que ça : c’est un rassembleur, il a façonné un groupe, gommé toutes les aspérités et même accepté de faire amende honorable lorsqu’il a reconnu s’être trompé sur Ziyech, quand accompagné par Lekjaa, il s’est rendu jusqu’à Amsterdam pour « récupérer » le joueur de l’Ajax.
Et ce fut comme un déclic. La modestie d’Hervé Renard a plu au public, et les remous se sont apaisés. Surtout que Lekjaa poussant l’avantage, organisa un diner entre médias et staff technique des Lions de l’Atlas pour apaiser les tensions et dissiper les malentendus.
Et puis il y eut les victoires face au Mali et Gabon, avant d’aller chercher la « qualif » du Mondial un certain 11 Novembre 2017 en Côte d’Ivoire.
Et en Abidjan, les Eléphants habitués à tout écraser sur leur passage furent, ce jour là, surclassés et cédèrent devant la fougue et l’envie d’un groupe qui voulait aller jusqu’au bout de son destin. La mission paraissait impossible, elle fut réussie car préparée dans le moindre détail.
« Rien n’a été laissé au hasard, on a prévu tous les scénarios, même l’imprévisible, en se mettant à l’abri de toute mauvaise surprise, si courante dans des matchs de cette importance. La présence massive du public sur les tribunes (une première dans l’Histoire) a joué un grand rôle aussi : Croyez-le bien, précise Renard, on a été boosté à Abidjan, tant de choses nous on portés vers le succès : le public, le degré de responsabilité des joueurs, tous impliqués même et surtout ceux qui n’ont pas été titularisés, et enfin le coup de téléphone de Sa Majesté le Roi du Maroc qui a félicité tout le groupe. Voilà qui nous pousse à faire mieux pour l’avenir ».
Or l’avenir c’est le Mondial Russe.
Là Hervé s’arrête, il ne dira pas ce qu’il pense, par superstition peut être mais il n’en pense pas moins. Renard sait que si le premier match, celui contre l’Iran, se soldait par une victoire, alors on pourra rêver encore plus grand. » Un rêve qui pourrait, tenez-vous bien, continuer jusqu’en une qualification en demi finale ». Et alors là, ce groupe qui n’a peur de rien (l’union fait la force, rappelez-vous) ne voudra pas s’arrêter en si bon chemin. Mais si cela survenait, ce groupe aura déjà marqué l’Histoire.