Comédien viscéral, volubile et généreux au sourire franc, Brice Bexter El Glaoui se fraye un chemin dans le cinéma comme on se frayerait un chemin dans la vie. Pour lui, la scène est une seconde peau. Après des expériences sur grand écran comme «Redemption Day» de Hicham Hajji ou encore «Otages» de Mehdi El Khaoudy, le petit-fils de Hassan El Glaoui revient sur ses débuts, les premières envies, l’enfance, l’espoir, le futur. Une interview en toute intimité avec un acteur qui ne se la joue pas, mais qui joue tout court.
Carrière
Comment est venue l’envie de devenir acteur ?
J’ai commencé à faire du théâtre et de la chorale dès l’âge de 8-9 ans, j’ai instantanément développé un amour pour le jeu et la musique et le bien que cela me procure. Quand on est jeune adolescent, il n’est pas toujours facile de s’exprimer et d’analyser le monde qui nous entoure. Tout va vite, on découvre sans cesse de nouvelles choses, on change constamment, aussi bien d’avis que d’envies. Le théâtre et le chant m’ont permis de me centrer et d’extérioriser toutes ces émotions qu’un jeune adolescent vit au quotidien. J’ai toujours aimé la lecture, c’est une autre façon de découvrir ou d’imaginer le parcours d’autrui. Cela nous permet de voir le monde à travers différents points de vue. J’y ai donc rapidement trouvé refuge et compris que cela contribuait à ma sérénité. J’ai tout de suite été fasciné par le pouvoir des films du storytelling, l’art de transmettre des émotions humaines au reste du monde et de donner vie à ces mêmes récits. L’acting me permet de vivre toutes ces vies, de les créer ou de les explorer.
Je pense que l’accumulation de ces passions a développé mon amour pour le cinéma. En première, à 17ans j’ai eu l’opportunité d’être la doublure Lumière de Mark Strong et de Leonardo Di Caprio, dans le film Body of Lies de Rildey Scott tourné en partie à Rabat. Ce fut ma première expérience de tournage et l’envie de devenir acteur ne m’a plus quitté depuis.
A partir de quel moment avez-vous décidé d’en faire votre métier ?
L’envie d’en faire mon métier a commencé à germer en moi après cette expérience unique. Quelque mois plus tard, je me suis retrouvé sur une nouvelle production qui était de nouveau venue tourner au Maroc. Cette fois-ci, j’avais été appelé en tant que figurant, ce fut ma toute première expérience devant la caméra, le film s’intitule Green Zone de Paul Greengrass avec Matt Damon. L’été de la même année, j’ai donc demandé à ma famille d’aller étudier l’art dramatique à la New York Film Academy à NYC. Je suis revenu au Maroc y passer ma terminale ES en option théâtre. Une fois le BAC en poche, je suis parti étudier l’art dramatique pendant 1 an à NYC à la Lee Strasberg Theatre and Film Institute. J’ai continué avec une licence et un master en management à Londres, tout en poursuivant mon rêve d’être acteur parallèlement. En fin 2016, une fois mes études en poche, j’ai décidé de m’adonner à ma passion à plein temps et d’en faire mon métier.
Quelles en sont les difficultés ?
C’est un métier très bohème, très compétitif et surtout très prenant. Le rejet fait partie à part entière de notre métier d’artiste. Il faut être prêt à se mettre à nu émotionnellement devant chaque personne qu’on rencontre, directeur de casting, réalisateur…
C’est un métier qui a beaucoup d’impact sur votre vie personnelle. Être acteur c’est un style de vie, on est très souvent en déplacement loin des gens qu’on aime. Il faut avoir un pouvoir d’adaptabilité et être prêt à changer de projet constamment, d’équipe, de lieu, de pays. Mon emploi du temps peut changer à n’importe quel moment, il m’est donc très difficile de planifier quoi que ce soit. C’est un métier qui n’offre pas toujours une grande stabilité, ce qui peut être difficile pour construire sa vie personnelle.
Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?
Je suis passionné de voyage, mon métier me permet de parcourir le monde et les endroits les plus insolites. Je suis très sociable et les rencontres qui en ressortent sont exceptionnelles et d’une grande variété. Je rencontre des acteurs, des réalisateurs des techniciens passionnés, tous avec des parcours de combattant et des vies toutes plus inspirantes les unes que les autres. Je ne cesse jamais d’apprendre et je dois toujours m’adapter à la situation très rapidement, j’aime ce challenge et ce qu’il apporte à mon développement personnel. Cela me force à sortir de ma zone de confort et de m’auto-discipliner.
Quel acteur ou film vous a donné envie de devenir acteur et pourquoi ?
Leonardo DiCaprio dans Blood Diamond. Je me rappelle avoir été marqué par ce film qui traitait d’un vrai problème internationalement connu. Le trafic illégal de diamants dans le monde et l’impact que ce dernier à un niveau régional et continental. Ayant grandi au Maroc sur le continent africain, j’ai tout de suite été touché. Je me suis dit que nous n’avions pas assez raconté nos propres histoires.
Vous souvenez-vous de votre premier casting ?
Mon premier casting pour de la figuration dans Body of Lies à Rabat. Je m’en rappelle comme si c’était hier. L’ambiance, la queue des gens qui venaient auditionner, la fiche à remplir, parler avec le casting directeur,
prendre des photos. C’est d’ailleurs à cette audition, que le directeur de casting m’a repéré. On m’a rappelé 2 mois plus tard, pour me demander de travailler avec eux en tant que doublure Lumière des acteurs. Une proposition que j’ai tout de suite acceptée. Au lieu de figurer dans quelques scènes, cela m’a permis de les côtoyer pendant 1 mois et demi. Mes premiers castings pour des rôles parlants étaient pour des projets étudiants, indépendants ou des courts métrages quand je faisais mes études. Cela m’a permis d’apprendre à auditionner avant de me confronter à de plus grandes productions.
Votre premier cachet en tant qu’acteur ?
Afin d’approfondir mon jeu, d’avoir du contenu à montrer et de me créer un réseau, j’ai longtemps travaillé gratuitement. Mes premiers cachets ont commencé quand j’ai signé avec des agences. J’ai ensuite eu l’opportunité d’être pris dans des publicités et des clips, quand je faisais mes études. Mon premier cachet pour mon jeu d’acteur, hors la publicité, n’est pas venu avant mes 26 ans pour un court métrage américain pour la COP22.
Comment aimez-vous être dirigé ?
Mon métier est dans le détail et l’émotionnel. Le dialogue est donc essentiel, bien sûr il varie de réalisateur à réalisateur. J’aime quand un réalisateur me fait sortir de ma zone de confort et me pousse à explorer mon personnage à travers une vision que je n’aurais pas forcément eue moi-même. C’est un travail d’équipe, à la fin de la journée nous essayons de faire passer un message à une audience sous forme d’images. Il est donc primordial pour un acteur d’avoir une vision qui le guide, afin de s’assurer que le message soit transmis. Nous sommes là au service de l’histoire et en tant qu’acteur, nous aidons cette histoire à être racontée.
Une bonne direction nous aide à utiliser notre palette émotionnelle, dans un environnent propice afin de les exprimer et d’en explorer de nouvelles.
Avez-vous une manière de préparer un rôle ou de préparer un tournage ?
Oui, c’est un long processus, chaque rôle nécessite une approche différente. En tant qu’acteur, nous nous devons de vivre le moment présent et d’être centrés surtout sur le tournage et quand on joue. Cela nécessite beaucoup de travail interne et externe, chacun a son approche différente. La méditation, la musique et le sport me permettent d’atteindre cet état plus facilement par exemple.
J’essaye de trouver en chaque personnage ce qui le rend diffèrent de moi, d’aller puiser ailleurs, car nous sommes tous uniques. J’intègre évidemment mes expériences personnelles, mais j’essaye de leur créer un monde propre à eux. Par exemple par le biais de recherches, d’exercices, de préparation physique et plein d’autres méthodes.
Comment avez-vous préparé le rôle de Younès Laalej ?
J’ai beaucoup travaillé. Je savais que je serais amené à donner la réplique et jouer auprès d’acteurs reconnus internationalement pour leur parcours et leur talent. Je savais aussi, que l’ambition d’Hicham a toujours été de faire un film marocain avec un côté Hollywoodien, que cela impliquait que nous aurions beaucoup de difficultés budgétaires, de temps et que nous allions devoir nous surpasser. Il y avait beaucoup de pression. Je me suis donc préparé afin de contribuer du mieux que je peux, au bon déroulement du tournage surtout que j’y incarne un des rôles principaux. Cela a impliqué une grande préparation physique et mentale pendant plus de 4 mois.
Quel genre de réalisateur est Hicham Hajji sur un plateau ?
Hicham sait ce qu’il veut, il est honnête et vous dit ce qu’il pense. Il ne me laissait pas rentrer dans une zone de confort, afin que je puisse constamment explorer d’autres facettes de mon personnage. Il était très franc sur mon travail, ce que je faisais de bien et ce qu’il fallait améliorer. Cela m’a beaucoup fait grandir en tant qu’acteur et je lui en suis très reconnaissant. Il m’a aidé à me surpasser et à chercher plus loin. Nous avons d’ailleurs retravaillé ensemble depuis, ce qui nous permet d’explorer toujours plus nos limites artistiques.
Est-ce que lorsqu’on débute, on a le luxe de choisir ses rôles ?
Pas du tout, on l’a que très rarement je pense. Auditionner fait partie de notre métier, seulement les a-listers arrivent à ce stade de privilège. Si on a une bonne équipe, agent, manager, PR… on peut obtenir le droit d’auditionner ou d’être considéré pour des projets qui vous intéressent, mais pas de choisir un rôle. A moins que vous soyez Al Pacino! (Rires). Le cinéma indépendant par contre, offre plus ce luxe, j’adore travailler avec de jeunes cinéastes ambitieux qui ont soif de raconter leurs histoires et je reste toujours ouvert à tous les projets.
Qui est le personnage que vous incarnez dans Atoman ?
J’incarne un jeune berbère avec des supers pouvoirs, Mokhtar Semlali.
Un descendant de la grande famille berbère de Sidi Ahmed Ou Moussa Al Jazouli Al Semlali.
L’histoire d’Atoman gravite autour de la mythologie berbère, je vous invite à aller voir le film à sa sortie pour en savoir plus.
Quelles sont les scènes difficiles à tourner ?
Les scènes très techniques, que ça soit physiques ou avec effets spéciaux peuvent s’avérer difficiles à tourner. Sur les tournages, il y a aussi toujours beaucoup d’imprévus. Pour certaines scènes, nous avons donc parfois peu de temps pour rentrer dans notre zone. Il faut donc être prêt à intégrer à la dernière minute les changements nécessaires, sans laisser le tout impacter notre travail émotionnel. Ce n’est pas toujours facile, mais cela fait partie intégrante du métier d’acteur.
Vous avez joué en anglais, arabe, français. Y a-t-il une langue plus difficile à jouer ?
Je suis plus à l’aise en Anglais ! J’ai rarement joué en français, mon premier rôle en français a été pour Atoman. Cela ne m’a pas du tout gêné. Il est plus difficile pour moi de jouer en Arabe littéraire. Je me débrouille en Darija, mais mon accent me trahit parfois encore, (rire).
Enfance & famille
Quel est votre premier souvenir de cinéma ?
Titanic en 1997, au Dawliz à Rabat, j’avais 6 ans et quelques mois !
Quel genre d’enfant étiez-vous?
Cela dépendait du contexte mais dans l’ensemble j’étais calme, rêveur. A la maison, j’étais très créatif et vivant ! En cours, je paraissais plus timide à mes professeurs, ma grand-mère ma donc tout de suite poussé à faire des activités de groupe et de scène. D’où le théâtre et la musique, cela ma très rapidement décoincé.
Comment ça se passait à l’école ?
J’étais moyen. Je m’ennuyais rapidement en cours, je n’étais pas très scolaire sur papier. Mes professeurs me trouvaient très expressif et pertinent à l’oral, mais je manquais de rigueur à l’écrit. J’ai été élevé par des grands-parents, ce qui m’a rendu mature plus rapidement, mais cela pouvait aussi m’isoler.
Quel rôle a joué votre grand-père dans votre vie ?
Il est trop important pour pouvoir le résumer. Mes parents ont divorcé quand mon frère et moi avions respectivement 5 et 6 ans. Nos grands-parents nous ont tout de suite recueillis. Ma mère voulait nous offrir une vraie expérience familiale. Elle est donc repartie à l’étranger refaire sa vie et mon père a fait pareil. Nous avons emménagé au Maroc et avons été élevés par nos grands-parents maternels. Mon grand-père et ma grand-mère nous ont tout donné, ils se sentaient d’autant plus responsables, car nous n’étions pas concrètement leurs enfants. Ils nous ont donné beaucoup d’amour et nous ont beaucoup gâtés. Sûrement pour compenser le manque de nos parents. Ils nous ont donné tout leur temps et leur attention, une éducation à l’ancienne. Ils ont élevé deux enfants en nous donnant toutes les chances possibles et nous laissaient entreprendre tout ce qu’on voulait. Je leur dois tout et je leur suis éternellement reconnaissant. Je suis la personne que je suis aujourd’hui, grâce à eux!
Quelle leçon familiale vous aide encore aujourd’hui à avancer ?
Beaucoup ! Pour n’en nommer qu’une seule, l’humilité. J’ai grandi auprès d’un grand-père respecté et connu dans son domaine. Il laisse un patrimoine artistique internationalement reconnu et pourtant, il ne nous a jamais fait ressentir ce succès. C’est bien plus tard, que j’ai compris cette valeur très importante de la vie, il était d’une grande simplicité et j’aime croire que je suis pareil. Tout peut s’arrêter demain, mais l’image qu’on laisse de soi, elle, est éternelle.
Est-ce que le nom de famille représente un poids lorsqu’on veut mener une carrière artistique ?
Oui. Je pense que le domaine artistique et très critique, d’autant plus qu’on a cette notion que l’art ne s’hérite pas. Ca fait toujours peur à un employeur quand il entend que vous êtes le fils-de… on stigmatise très souvent la personne comme incapable et pistonnée, avant même de l’avoir rencontrée.
Quand j’ai décidé d’en faire ma carrière vers l’âge de 20 ans, mon grand-père était dans les 8 dernières années de sa vie et avait déjà 87 ans passés. Il n’avait ni la force, ni les contacts pour m’aider. Le cinéma n’était pas son domaine et comme toute personne âgée, sa santé était primordiale. Mes grands-parents m’ont poussé à faire des études de management, car ils voulaient justement m’éviter l’instabilité d’une carrière artistique, l’ayant vécue eux-mêmes de plein front. Je pense d’ailleurs, que s’il avait eu la force de m’en empêcher il ne m’aurait pas forcément laissé entreprendre une carrière d’acteur. J’ai fait ce choix seul et j’ai créé mon réseau moi-même. Je pense que j’aurais pu faire ma place dans ce domaine avec moins de préjugés, si je n’avais pas porté son nom.
Quel rôle jouez-vous dans le cercle familial et l’héritage Glaoui aujourd’hui ?
Comme toute famille marocaine, nous sommes une famille nombreuse ! Il est indéniable que le nom Glaoui est lié à une partie de l’histoire de notre pays. Cependant, les nouvelles générations essayent de se frayer leur propre chemin et de s’émanciper dans leurs domaines respectifs.
Vous voyez-vous un jour raconter l’histoire familiale à travers le cinéma ou l’écrit ?
Oui bien sûr, j’espère un jour avoir le temps de me concentrer sur les histoires familiales qui me tiennent à cœur et qui peuvent être très intéressantes!
L’art est une histoire familiale, quel rôle jouent vos tantes aujourd’hui ?
Mes tantes, les filles de mon grand-père gravitent toutes dans le domaine de l’art.
Ma tante Touria El Glaoui est la fondatrice et créatrice de la foire d’art contemporain africain 1:54. Elle est arrivée à créer un hub d’échange culturel pour l’Afrique incroyable, je suis très fier de son parcours, mais surtout de l’aide considérable qu’elle apporte aux jeunes artistes, galeristes etc. de la diaspora africaine. Sa foire contribue au développement culturel du continent et permet à ce dernier, de montrer son talent à l’international. Son avis m’est d’une grande valeur, car elle m’a toujours beaucoup soutenu dans mon choix de carrière artistique. Elle m’a beaucoup guidé et a toujours cru en moi. Ses connaissances et son expérience nous aident aujourd’hui à faire perdurer l’art de notre grand-père.
Ma tante Ghizlane El Glaoui est aussi artiste peintre. J’en suis très proche, on a des personnalités très similaires. Étant elle-même d’une grande sensibilité artistique, je n’aurais jamais cru en moi de la même façon sans sa confiance et ses conseils précieux. Elle m’a aussi beaucoup encouragé à poursuivre mon rêve
Sans les encouragements, l’influence et l’aide de mes tantes, je n’aurais pas eu le courage de réaliser mon rêve d’acteur !
Je suis fier de leur parcours et de leur contribution et je les remercie de croire en moi.
Comment travaillez-vous avec votre frère pour perpétuer l’héritage familial ?
On essaye de s’unir en famille afin de préserver le travail de mon grand-père. Après le décès d’un peintre de son envergure, il y a beaucoup de travail qu’il est nécessaire d’entreprendre afin de conserver l’œuvre de l’artiste pour les générations futures. Notre devoir est en partie aussi de s’assurer de l’authenticité des œuvres en circulation sur le marché, tant au Maroc qu’à l’international.
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Un film
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Un proverbe
“Celui qui s’oriente sur l’étoile ne se retourne pas” Leonardo Da Vinci
“No’ si volat chi a stella è fisso”
Un sport
L’escalade
Un tableau
La nuit Étoilée de Van Gogh
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