Le magazine FHM l’a classée à plusieurs reprises parmi les 100 femmes les plus sexy du monde. En Angleterre, elle est une vedette de la télévision grâce, notamment, à son interprétation d’Amber Gates dans « Femmes de footballeurs ». Adulée par le public, poursuivie avec acharnement par la terrible presse people britannique dont elle fait régulièrement les gros titres, la Laila des tabloïds fait l’objet de toutes les rumeurs et de tous les fantasmes. Celle que nous avons rencontrée est d’une rare gentillesse, sans fard au propre comme au figuré et se décrit avant tout comme la maman d’Inez, 2 ans. Rencontre avec une star aussi belle du dedans que du dehors.
En faisant des recherches sur vous sur Internet, on trouve des informations totalement contradictoires et, pour certaines, aberrantes : sur vos parents, votre mariage, votre grossesse, votre âge. Le Mirror a même prétendu que la BBC était furieuse de ce voyage au Maroc et la chaîne a dû démentir. D’où cela vient-il et est-ce que ça vous gêne ?
L’Internet a l’intérêt de rendre le monde plus petit mais on y trouve aussi beaucoup d’informations fausses. Je ne trouve pas cela offensant. Ce qui me gêne, c’est qu’un certain nombre de journalistes de la presse anglaise « trash » ne me posent pas de questions avant de diffuser une information : ils prennent ce qu’il y a sur le Net et le répercutent sans rien vérifier. J’en ai pris l’habitude : ça ne m’empêche pas de dormir.
Alors, essayons de parler de choses réelles. Qui sont vos parents ?
Ils sont tous deux marocains. Ils sont originaires de Larache mais vivaient à Tanger. Ils se sont rencontrés ici. Quand j’étais enfant, nous venions au Maroc tous les ans, à Tanger et à Larache. Je me souviens des plages et d’avoir été très libre quand nous venions ici.
Qu’est-ce qui les a poussés à partir pour l’Angleterre ?
Il y a une importante communauté marocaine en Angleterre. Mais je ne sais pas pourquoi ils ont choisi ce pays. A vrai dire, je ne leur ai jamais posé la question. Je pense que, comme de nombreux émigrants dans les années 60 et 70, ils ont cherché les meilleures opportunités d’emploi. Nous ne sommes pas une famille riche. Donc, ils ont essayé de se donner et de donner à leurs enfants les meilleures chances dans la vie. C’est l’histoire ordinaire de tous les émigrants. Ce qui est intéressant, c’est qu’aujourd’hui, je rencontre beaucoup de personnes en Angleterre qui partent vers des pays comme le Maroc ou Dubaï pour avoir une vie meilleure. Dans les années 60, vous émigriez vers l’Angleterre ou vers la France. C’est curieux de voir comment les choses évoluent.
Que faisait votre père ?
Il a quitté le Maroc pour devenir chef cuisinier à la Chambre des députés, à Londres. Il a quitté ce travail au bout de quelques années pour ouvrir un restaurant avec ma mère. Elle travaillait avec une Irakienne qui possédait son propre business. Elle en était la cuisinière en chef. Mon oncle aussi possédait un restaurant. Donc, la restauration était quelque chose de très présent dans ma famille.
Vous-même cuisinez bien ?
En fait, je n’ai jamais su cuisiner. Nous étions sept enfants et ma mère ne nous laissait jamais mettre les pieds dans la cuisine, donc je n’ai pas eu l’occasion d’apprendre. Mais quand j’ai eu ma fille, j’ai voulu lui donner des aliments frais. J’ai donc réalisé qu’il fallait que j’apprenne à cuisiner pour elle. J’ai voulu lui donner les sensations que j’avais eues, enfant, quand je rentrais de l’école et que je sentais l’odeur de la cuisine de ma mère. Je trouve que c’est quelque chose de très réconfortant. Le père de ma fille est pakistanais et sa mère m’a appris à faire du curry. Donc je me débrouille très bien avec la cuisine indienne.
La cuisine est dans vos gènes, donc ?
En fait, oui. La cuisine indienne est facile à faire pour moi. Et il y a aussi des plats anglais que je réussis très bien. En tout cas, personne ne s’est jamais plaint jusqu’à présent, au contraire. Je ne suis pas une cuisinière fantastique, mais j’essaie de m’améliorer.
Quelle éducation avez-vous reçue ?
Une éducation ordinaire. Comme je vous l’ai dit, mes parents n’étaient pas riches. C’est la raison pour laquelle ils voulaient vraiment que nous fassions de bonnes études et notre éducation était orientée autour de cet objectif.
Une éducation très stricte, donc ?
Oui, mon père était très strict. Nous ne pouvions pas sortir avec des amis, il devait savoir avec qui nous étions, nous n’étions pas autorisées à parler aux garçons… Il était un père marocain typique, avec cinq filles ! D’autant qu’il a une affection particulière pour nous. Je ne vais pas vous dire : « oh ! Mon père était trop strict ! ». Quand vous avez sept enfants, vous êtes obligé de l’être. C’est comme gérer une équipe de football !
Et en termes de religion ?
Mes parents sont pratiquants. Nous n’avions aucun doute sur le fait que nous étions musulmans. Nous jeûnions, nous allions à la mosquée… Quand on lui posait une question, mon père ne nous répondait jamais : « parce que c’est comme ça ! ». Il nous expliquait toujours la signification des règles. Et, en tant qu’enfant, c’est important : vous n’avez envie de faire les choses que quand vous en comprenez le sens. Mais ce qui nous a beaucoup apporté, c’est que mon père est également très curieux des autres religions et il nous a encouragé à faire de même. Il était fasciné par l’hindouisme, le bouddhisme, le judaïsme et le christianisme.
L’histoire selon laquelle votre mère n’autorisait qu’un seul miroir à la maison est-elle vraie ?
Ma mère ne voulait pas que mes sœurs et moi soyons obsédées par notre image. Il n’y avait qu’un seul miroir, dans la salle de bain. S’il y en avait eu dans le salon ou dans le couloir, nous aurions passé notre temps à nous y regarder. A l’époque, nous trouvions ça frustrant : sept enfants et une seule salle de bain. Tous les matins, c’était : « dépêche-toi ! Je vais être en retard ! ». Mais je pense, avec le recul, que ça a marché.
Quelles études avez-vous suivies ?
Après le lycée, je suis allée à l’université et j’ai obtenu un diplôme en gestion et management. Ensuite, j’ai pris des cours d’art dramatique à l’institut Lee Strasberg.
Pourquoi l’art dramatique ?
L’une de mes sœurs était danseuse. Elle donnait des cours et était l’une des vedettes du groupe Soul 2 Soul. J’allais tout le temps la voir. Par ailleurs, ma mère chantait tout le temps et adorait le cinéma, en particulier les films égyptiens. Donc, pendant toute mon enfance, j’ai toujours baigné dans cette passion pour l’art. Quand je me suis orientée vers l’art dramatique, mes parents ne m’ont pas encouragée, mais ils ne m’ont pas découragée non plus. Ils sont très ouverts de ce point de vue-là.
Quand avez-vous commencé le mannequinat ? Pendant vos études ?
Oui, vers l’âge de 17 ou 18 ans. Mais j’ai toujours détesté ça. Je déteste le fait qu’il n’y ait aucun aspect créatif : vous ne pouvez choisir ni votre maquillage, ni votre coiffure, ni vos vêtements, ni le lieu du shooting… Tout ce qu’on vous demande, c’est de vous tourner de ce côté, puis de l’autre. Ça ne me correspond pas. Quand vous interprétez un rôle, vous ne pouvez pas non plus donner votre avis sur ces aspects et vous pouvez ne pas aimer la coiffure ou les vêtements du personnage que vous interprétez, mais cela a un sens : c’est ainsi que ce personnage est sensé s’habiller ou se coiffer. Vous créez ce personnage. Cela dit, le mannequinat m’a permis de gagner pas mal d’argent, de voyager et c’est un métier très facile. J’ai fait des publicités pour Chanel, pour Versace, j’ai tourné dans plusieurs vidéoclips, dont un pour Terrence Trent d’Arby… Et puis, je suis partie en Inde pour animer un show télévisé.
Comment est-ce arrivé ?
J’ai passé des auditions pour un show qui devait être tourné à Bombay pendant deux mois, et j’ai été retenue. Et quand je suis arrivée là-bas, on m’a proposé d’animer un show sur Channel V, la MTV indienne. Parallèlement, j’ai travaillé pour BBC World : un programme culinaire et plusieurs émissions de mode, dont la couverture de défilés. Ensuite, j’ai commencé à produire, diriger et écrire mon propre show. C’était très excitant parce que les chaînes musicales en étaient à leurs débuts en Inde et je faisais partie de l’équipe créative alors que je n’avais que 24 ans. Au moment où j’ai quitté l’Inde, nous étions diffusés dans 90 pays. J’ai également travaillé pour TNT, dans une émission culinaire. Ensuite j’ai animé une émissions de rencontres matrimoniales. J’ai créé moi-même cette émission en m’appuyant sur une compagnie de production. MTV a adoré et l’a acheté immédiatement. Je me suis énormément amusée et ça été un très grand succès.
Comment l’émission a-t-elle reçue ? Parce qu’on a l’image de ces mariages indiens arrangés, avec des règles très strictes.
Oh non ! Les Indiens ne sont plus comme ça ! En Angleterre, j’ai beaucoup d’amies indiennes et leurs parents étaient très stricts. Mais quand je suis arrivée en Inde, je me suis aperçue que ceux qui vivent là-bas sont très différents, très ouverts. C’est la même chose avec les parents Marocains : quand ils vivent en France, en Angleterre ou aux Etats-Unis, ils sont très stricts avec leurs enfants. Mais quand vous venez à Casablanca, vous vous apercevez que les parents sont beaucoup plus relax. Vous savez, beaucoup d’émigrants sont partis dans les années 60 et, là où ils sont, ils conservent les mêmes valeurs qu’à cette époque. Ils ont évolué avec leur temps par d’autres côtés, mais en ce qui concerne l’éducation, ils s’accrochent à leur culture d’origine. Donc, les Indiens ont adoré ce show, qui a obtenu les taux d’audience les plus élevés de la chaîne. Il a tourné à Dubaï, dans tout le Moyen-Orient.
Avez-vous aimé la vie en Inde ?
C’est l’un de mes pays préférés au monde. J’ai tout aimé : les gens, la beauté et la diversité du pays, la langue, la littérature… Les gens sont beaux et accueillants et la cuisine est délicieuse. Et, surtout, toutes les religions cohabitent en paix. A chaque coin de rue, vous pouvez voir une mosquée, un temple hindou, une église ou une synagogue. Quelle que soit votre religion et le pays d’où vous venez, vous trouvez votre place en Inde. C’est quelque chose que j’adore. L’Inde est si pleine de saveur, si pleine de vie ! Après cinq minutes de trajet en taxi, vous avez vingt scènes de rue à raconter ! Il y a plus de 250 langues et dialectes. C’est sale, crasseux, mais c’est aussi glamour, très riche et très pauvre… C’est un pays tellement fascinant ! Visuellement, c’est l’un des plus beaux que vous puissiez voir. J’y ai vécu six ans et j’ai toujours l’impression de ne pas le connaître tant il y a de choses à voir et à apprendre. Pourtant je suis allée dans des endroits très reculés que les Indiens des villes eux-mêmes ne connaissent pas. Et partout où je suis allée, les gens ont été tellement gentils.
Vous avez tourné dans plusieurs films quand vous viviez là-bas ?
Alors que je vivais là-bas, on m’a demandé de tourner dans un film italien. Je suis donc partie pendant deux mois en Sicile pour « Senso Unico » d’Aditya Bhattacharya. C’était mon premier film. Quand je suis rentrée en Inde, j’en ai fait un second, « Split wide open » de Dev Benegal, tourné à Bombay. Ce n’est pas du tout un film de type Bollywood, c’est du cinéma d’art et d’essai. Le film traite de pédophilie. Il raconte l’histoire de jeunes enfants des rues, de leur vulnérabilité et de combien il est facile d’être pris dans ces réseaux pédophiles. Et, à Bombay, il n’y a personne pour les protéger, pour les tirer de là. Le film raconte comment les riches tirent avantage des pauvres. J’y interprète une journaliste qui arrive d’Angleterre et anime un show à la Oprah Winfrey. Durant son émission, les gens se confessent et racontent des choses sordides, comment le maître de maison met la servante enceinte, ce genre de choses. C’est vraiment un film dur. Après celui-ci, j’en ai fait un autre, « Bawandar », de Jag Mundhra. C’est l’histoire vraie d’une femme qui vit dans un village du Rajasthan. Elle est très pauvre mais veut absolument que ces enfants aillent à l’école, y compris sa fille. Or, c’est une Intouchable qui se bat contre des traditions injustes, comme le mariage des mineures. En représailles, elle est victime d’un viol collectif par les membres d’un gang. Elle traîne ces hommes devant la justice et son procès devient un événement en Inde. Cette fois encore, j’interprète le rôle d’une journaliste : cette femme se rend au Rajasthan pour couvrir le procès afin qu’on en parle dans la presse anglaise et qu’il ait encore plus d’ampleur. Et après ce film, je suis retournée à Londres.
Pourquoi, alors que ça marchait si bien pour vous en Inde ?
Ma famille me manquait. Six ans loin de sa famille, c’est long, même si j’avais des amis très proches. Mais Bombay est ma deuxième maison. J’y ai toujours de très bons amis : je peux y retourner quand je le souhaite.
Est-ce que le regard des gens sur vous a changé après le 11 septembre 2001 ?
Je pense que la façon dont les musulmans sont perçus a globalement changé. Mais les gens que je connais me voient en tant que personne, pas en fonction de ma religion ou de ma couleur de peau. Elles ne m’associeront jamais avec quelqu’un qui brûle des drapeaux ou déclare que tous les juifs doivent mourir. Parce que je ne suis pas ce genre de personne. Je voudrais quand même dire une chose : évidemment, je suis en complet désaccord avec ce que ces terroristes prêchent et, plus encore, avec leurs actions. Mais nous devons comprendre ce qui les pousse à faire ça, quelles sont les racines de leur comportement et pourquoi des adolescents se font exploser, si nous voulons arrêter tout cela.
Les média vous ont-ils interrogée, à l’époque, sur le sujet ?
Je n’ai pas besoin de crier partout que je suis musulmane. Je suis très discrète sur ma vie privée. Et puis, l’Angleterre est différente des Etats-Unis. Nous avons une très importante communauté musulmane et il y a de très nombreux exemples de musulmans célèbres, qui passent à la télévision. Donc, les Anglais savent que les musulmans ne sont pas des fondamentalistes, qu’il s’agit juste d’une très petite minorité. Moi, je ne suis pas une personnalité politique : je souhaite juste être un bon exemple pour des jeunes femmes, quelle que soit leur couleur de peau ou leur religion.
Le retour à Londres a été facile du point de vue professionnel ?
J’ai eu de la chance parce que, pendant mes tournages en Inde, j’ai rencontré une grande actrice qui s’appelle Shabana Azmi. Elle avait aimé mon travail, aussi m’a-t-elle présentée à son agent à Londres, qui est excellent. Au bout de quatre mois, j’ai donc commencé à travailler. J’ai tourné dans « The Four Feathers », avec Heath Ledger. Ensuite, j’ai fait une série télévisée, « Family Affair », puis j’ai animé un show culturel sur BBC2 sur la musique et le cinéma. Puis, j’ai débuté dans une autre série pour adolescents, « Hollyoaks », pour laquelle j’ai vécu pendant neuf mois à Liverpool. Ensuite, j’ai démarré
« Femmes de footballeurs ».
Parlez-nous d’Amber Gates.
Dès que j’ai lu le script, j’ai adoré ce personnage. Elle est une ancienne actrice de Bollywood qui n’a pas vraiment réussi mais pense qu’elle était fantastique. Elle s’adore, adore sa vie, est très matérialiste, très prétentieuse. Toute sa vie tourne autour du shopping, elle n’aime que tout ce qui trop, trop, trop : grosses voitures, grandes maisons…
Vous avez dû vous amuser !
C’était fabuleux ! J’avais l’impression d’être l’un de ces personnages de « Dallas » ou de « Dynastie » : le maquillage, le glamour, les belles voitures, ces maisons somptueuses dans des endroits magnifiques ! Interpréter une femme tellement obsédée par sa propre personne est si amusant ! Et la série a fait un malheur : en Angleterre, mais aussi en Afrique du Sud, en Nouvelle-Zélande. Elle a aussi très bien marché aux Etats-Unis. Je suis allée à Los Angeles et je me suis retrouvée sur Sunset Boulevard, face à cette affiche gigantesque avec nos visages dessus. Cela m’a fait tout drôle ! Ce qui a fait l’énorme succès de cette série, à mon avis, c’est la façon dont elle capte notre obsession pour la célébrité. Mon personnage est inspiré de Victoria Beckham et mon mari dans le film de David Beckham, avec ces mèches blondes en crêtes sur sa tête. Tout cela était tellement drôle.
Vous avez connu la vraie Victoria Beckham avant ou après avoir tourné dans la série ?
Avant. Je l’avais rencontrée quand je vivais en Inde. Et elle est très différente de l’image qu’on a d’elle : elle est gentille, avec énormément d’humour. D’ailleurs, c’était une très grande fan de la série. Toute les femmes de footballeurs que j’ai rencontrées adorent ce show parce qu’il les fait tellement rire.
Le fait que vous n’aimiez pas le football n’était pas gênant ?
J’ai rencontré beaucoup de femmes de footballeurs et elles ne connaissent absolument rien au football !
Du jour au lendemain, vous êtes devenue très célèbre : les journalistes ont commencé à vous pourchasser, vous ne pouviez plus faire vos courses tranquilles… Comment avez-vous vécu cela ?
J’avais déjà connu cela en Inde, j’y étais donc habituée. Et puis je n’avais plus 21 ans, je n’étais plus à un âge où ça vous monte à la tête. J’étais assez âgée pour comprendre qu’il fallait vivre cela comme une chance. Et puis le fait que les gens m’abordent dans la rue ne me dérange pas du tout, surtout que, généralement, ils sont très polis. De plus, le personnage d’Amber Gates est très glamour et moi, dans la vie de tous les jours, je ne le suis pas du tout, sauf quand je dois me rendre à une soirée. Le reste du temps, j’ai plutôt l’air d’une clocharde : jeans, grosses bottes, tee-shirts, pas de maquillage. Donc, les gens font la différence avec Amber Gates.
Il y avait comment un problème : les tabloïds ont répandu l’idée que vous étiez vraiment Amber Gates…
Je sais, ils ont tout mélangé. Par exemple, dans la série, mon personnage ne s’entendait pas avec un autre personnage féminin. Et les journaux ont prétendu que c’était la même chose dans la vie, alors que nous étions amies. Comme je vous l’ai dit, vous ne devez pas prendre tout ce qui est écrit au sérieux, il faut faire comme si ça n’existait pas.
Pourquoi avez-vous arrêté cette série ?
Elle s’est arrêtée, tout simplement. Mais, en tant qu’actrice, vous avez, à un moment donné, envie de passer à autre chose. J’ai fait une autre série, « Life isn’t all ha ha hee hee ». C’était très différent, sérieux, avec un personnage aux antipodes d’Amber Gates. J’ai été très heureuse de participer à « Femmes de footballeurs », mais l’intérêt de ce métier, c’est de faire des choses différentes.
Qu’avez-vous fait ensuite ?
Un film qui s’appelle « Shoot on sight », inspirée de l’histoire de ce garçon musulman qui a été tué accidentellement par la police peu après les événements du 11 septembre 2001. Je jouais le rôle d’un officier de police qui enquêtait sur le cas. Ensuite, j’ai fait un autre film, « Apron strings », qui a été tourné à Los Angeles et en Nouvelle-Zélande. Puis, je suis rentrée en Angleterre et j’ai tourné dans « Primeval », une série de science-fiction que j’ai adoré faire. Je jouais une égyptologue faisant partie d’un groupe de scientifiques. C’était tellement drôle ! On devait prétendre qu’il y avait un dinosaure devant nous, alors qu’il n’y avait rien du tout et nous devions pousser des hurlements terrifiés. Au début, vous vous sentez stupide et puis, au bout d’un moment, vous vous habituez. Ça a aussi très bien marché. Les Américains en font actuellement une adaptation. Et aujourd’hui, je participe à ce programme télévisé qui s’appelle « Strictly come dancing ».
En quoi consiste-t-il ?
C’est un reality show où seize célébrités travaillent avec des danseurs professionnels. Au début, il y avait la joueuse de tennis Martina Hingis, qui a été éliminée dès la première semaine. Il y avait un champion de boxe, un jockey, des acteurs… Chaque semaine, vous devez apprendre une nouvelle danse : tango, cha-cha-cha, charleston, paso doble, salsa, quick-step… Les caméras vous suivent tout le temps : chaque semaine, on filme votre vie et votre entraînement. Le jour du show lui-même, vous faites face à quatre juges qui décident qui ils veulent garder et qui ils veulent renvoyer. Ensuite, le public vote par téléphone. Et, chaque semaine, quelqu’un est éliminé. Et je suis parmi les cinq restants !
On vous juge sur vos performances ou est-ce un concours de popularité ?
Les juges se basent uniquement sur votre performance. Le public, lui, a ses propres critères. S’il ne vous aime pas en tant que personne, c’est terminé.
Vous jouez un rôle ou vous êtes vous-mêmes ?
Moi-même. Vous me voyez heureuse, triste, en colère…
Quels sont vos projets pour la suite ?
Je vais démarrer un show sur Channel 4. Il s’appellera « The TV Book club ». Je suis vraiment pressée de démarrer. Au cours de cette émission, nous serons cinq personnes qui lirons un livre chaque semaine et viendrons en discuter sur le plateau. Ce sera complètement différent de ce que j’ai fait jusqu’à présent mais j’aime me lancer des challenges.
Passons à votre vie privée. Est-il vrai, comme on peut le lire dans certains journaux et sur Internet, que vous avez contracté un mariage arrangé avec l’un de vos cousins ?
Absolument pas ! Mes parents n’auraient jamais fait cela !
Qui est votre ex-mari, Nasa Khan ?
C’est un businessman. Il a une compagnie de téléphones mobiles, mais aussi un magazine féminin, Asian Woman Magazine. Nous nous sommes mariés en 2005 et nous sommes restés ensemble jusqu’en mai dernier. Ça n’a pas duré très longtemps. Mais j’ai ma petite fille et donc, aucun regret. Je savais que ça n’allait pas durer, donc j’ai préféré rompre avant que ma fille se soit habituée à sa présence à la maison et que ça l’affecte émotionnellement. Elle est la personne la plus importante dans ma vie et son bonheur vient avant tout le reste.
Vous êtes tombée enceinte par hasard.
Oui et c’est la meilleure erreur que j’ai jamais faite ! Je ne suis pas en bons termes avec mon ex-mari, nous ne nous parlons pas. Mais je ne regrette jamais rien parce que je crois que tout arrive pour une raison. J’ai ma fille qui est la chose la plus parfaite en ce monde. Je prends toujours le côté positif des choses. J’ai appris beaucoup de mon mariage et je pense que je ne me marierai plus jamais. En fait, je suis mieux célibataire : je peux me concentrer sur ma fille et je voudrais qu’elle ait la meilleure enfance que je puisse lui donner. Je ne parle pas d’argent ou de pouvoir, mais de temps et de compréhension. Je veux être là quand elle a besoin de moi et créer les fondations de notre relation, pour plus tard, quand elle ira à l’école et subira d’autres influences.
Quels ont été vos liens avec le Maroc pendant toutes ces années ?
C’est à trois heures de vol de Londres et c’est déjà une culture totalement différente, une langue différente. J’ai beaucoup de chance d’avoir l’opportunité de venir ici. Et c’est pour moi un honneur de faire partie de ce pays. J’ai rencontré le Roi une fois, il m’avait remis une décoration à l’époque où je travaillais en Inde. Après cela, André Azoulay m’a invitée au Festival du film de Marrakech. C’était la première fois que je découvrais l’aspect glamour du Maroc. J’étais fascinée.
Vous projetez de vous installer en partie au Maroc.
Oui, je veux créer ici une Beauty Academy où des jeunes filles apprendraient à maquiller, à faire des soins esthétiques… Le Maroc est mon pays. Quand je vivais en Inde, j’étais admirative de la façon dont les gens partent étudier à l’étranger et reviennent dans leur pays y apporter leur expertise. Investir de l’argent dans mon pays est quelque chose que j’ai vraiment envie de faire. Je pourrais facilement monter une affaire en Angleterre et ce serait un grand succès parce que les gens savent qui je suis. Mais je trouve que ça en vaut plus la peine de le faire ici. C’est aussi un challenge parce que les gens ne me connaissent pas et ça en ferait une expérience plus excitante pour moi. Je devrai faire réellement mes preuves, sans quoi je ferai faillite.
Que voudriez-vous que les Marocains sachent de vous ?
Je suis une actrice, une danseuse, etc. Mais, je suis d’abord une maman. C’est ainsi que je me considère avant toute chose.
Par laurence oiknine
Photographe : Mustapha Errami. Réalisation : Hayat Benabdillah. Maquillage et coiffure : Keltoum El Anbari. Remerciements à la boutique Rive Bleue,
au magasin Touss au Sheraton Casablanca, à Kathy Kriger et à l’équipe du Rick’s Café et au Dr Hassan Belkady et à l’équipe du cinéma Ritz.
Questionnaire de Proust
Le principal de trait de mon caractère
Le fait d’avoir une attitude positive. J’ai appris cela en Inde : quand quelque chose de mal arrive, quelque chose de bien en sortira forcément. Je veux que ma fille grandisse en pensant que les gens sont gentils. Je ne veux pas qu’elle devienne cynique, qu’elle n’ait pas confiance dans les autres, qu’elle soit limitée par sa propre insécurité. Je veux qu’elle pense que si elle a envie de devenir astronaute, elle réussira. « Impossible » n’est pas une option.
La qualité que je préfère chez un homme
La gentillesse est très importante. Je pense que si un homme est gentil avec les animaux, cela dit beaucoup de choses sur ce qu’il est. S’il est gentil avec un être vulnérable, sur lequel il a tout pouvoir, cela montre qu’il est bon au fond.
La qualité que je préfère chez une femme
La bienveillance.
La qualité que j’apprécie chez mes amis
La loyauté.
Mon principal défaut
Je suis très têtue. Je suis très concentrée sur ce que je fais et je pense que c’est ce qui me rend têtue.
Ma principale qualité
Je suis inconditionnelle avec les gens que j’aime. Je n’aime pas les règles dans ce domaine : je ne pose pas de conditions et je ne veux pas non plus qu’on m’en pose.
Le pays où je désirerais vivre
Le Maroc.
La couleur que je préfère
Le vert.
La fleur que j’aime
La tulipe.
L’oiseau que je préfère
La chouette.
Mes auteurs favoris en prose
Je pense plutôt à un livre : « L’Histoire de Pi » de Yann Martel.
Mes poètes préférés
Khalil Gibran.
Mes compositeurs préférés
Cat Stevens, Prince et Michael Jackson
Ma devise
Ne croyez jamais ce que vous entendez et croyez toujours au cœur de ce que vous voyez.
L’état présent de mon esprit
Positif.
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