General Manager – AMANJENA
Fraîchement débarquée à Amanjena, la nouvelle directrice des lieux est dans son élément à Marrakech. Après Singapour, la Turquie ou encore le Cambodge, le Maroc est une seconde peau pour celle dont le parcours international dans l’hôtellerie de luxe l’a amené à rejoindre le groupe Aman en 2012 à Amanruya en Turquie, puis Amanjena en 2014 pour assumer le poste de Resident Manager et Amansara au Cambodge en 2016. Rencontre avec une hôtelière passionnée et impliquée.
Comment s’est faite la réouverture post covid, alors que vous venez de prendre vos fonctions il y a deux mois ?
Amanjena est un hôtel que je connais bien, ainsi qu’une partie des équipes pour y avoir déjà travaillé de 2014 à 2016. Je suis arrivée début août cette année et une grande partie du protocole était déjà en place, ainsi que les cycles de formation pour appréhender notre nouveau monde, ce qui a largement facilité la préparation à la réouverture le 15 octobre.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez été confrontées ?
Très peu dans les premiers temps, j’ai vraiment eu plaisir à retrouver les lieux et les équipes qui ont été aux petits soins pour moi, puis rapidement le manque de visibilité même à très court terme, a compliqué les prises de décisions.
A combien s’élèvent vos pertes ?
Elles sont, bien entendu, conséquentes étant donné les 7 mois de fermeture du resort et les mois à venir relativement flous.
Comment gérez-vous les réservations selon l’état des vols actuels ?
Au jour le jour, avec agilité et surtout empathie, chaque matin est une page à écrire…
Est-ce que les restrictions sanitaires sont claires ? Y a-t-il des incohérences ?
Le protocole sanitaire national est fort et détaillé, celui d’AMAN sur certains aspects va au-delà et il était primordial de préparer les équipes bien avant la réouverture.
Est-ce qu’aujourd’hui, le secteur de l’hôtellerie peut-il s’en sortir ?
Oui nous restons optimistes sur ce point, la patience est le maitre mot. Lorsque la liberté des mouvements sera de nouveau possible, il y aura une immense soif de voyages, de découvertes et de nature.
De manière générale, l’hôtellerie de villégiature retrouvera son public probablement avant l’hôtellerie urbaine, plus axée, elle, sur les séjours d’affaires.
Quels sont les défis auxquels vous devez faire face ?
La protection au quotidien des hôtes et de nos employés, gérer les opérations avec des effectifs réduits et par alternance pour respecter les quotas sur site.
La réduction internationale et nationale de la mobilité, dont le trafic aérien et donc le caractère volatil de toute décision.
Quelles sont les perspectives d’avenir ?
Cette période difficile nous a apporté à tous une certaine sagesse et nous a recentrés sur l’essentiel dans nos vies, il en est de même pour l’hôtellerie et nous avons réouvert Amanjena avec un sens renouvelé de notre responsabilité envers notre planète et nos hôtes.
Nous souhaitons devenir un moteur d’impact fort pour nos communautés au Maroc et souhaitons continuer à développer des stratégies de développement durable.
Cette démarche passe d’une part, par un écosystème de services parmi les communautés locales qui se développent en harmonie avec la nature, et d’autre part par la découverte du patrimoine naturel du Maroc avec de nouvelles expériences pertinentes pour l’ADN de la destination.