Il a la photo poétique, le regard authentique et le clic systématique. Christian Mamoun fait partie de ces jeunes artistes qui utilisent la photographie pour sublimer le monde. Rencontre avec le photographe de la Couv du mois, qui a su donner à ce nouveau numéro un supplément d’être.
Comment est née la passion de la photographie ?
Je crois que je voue une passion sans nom pour la narration, et la photographie est l’outil le plus puissant qui existe pour raconter une histoire. il y a le proverbe: une image dit plus que 1000 mots, la photo condense une histoire dans l’instant, dans un moment décisif…
Quand êtes-vous devenu professionnel ?
Au cours de mes études à l’Ensad Paris et au fur et à mesure des rencontres que j’ai pu faire, j’ai eu la chance d’avoir des grands maitres et bons mentors qui m’ont tout appris. Je pense que je suis devenu professionnel le jour où j’ai commencé à gagner ma vie avec la photographie.
Peut-on vivre de sa passion au Maroc et en France ?
La photographie est mon métier et j’en vis convenablement, contrairement à un emploi en cdi que ce métier n’offre pas. Comme tous les métiers indépendants, il n’y a pas de sécurité financière mais en contrepartie, la photo offre beaucoup de liberté, rencontres, voyages Etc… c’est un peu comme tout dans la vie, si on prend des risques on peut gagner, dans le cas de la photo c’est surtout de belles expériences et de belles rencontres.
Qu’est-ce qu’un bon photographe selon vous ?
Dans un sens classique et commercial, un bon photographe est une personne qui assure la prise de vue en toute circonstance avec le résultat qui est attendu par le client. Quand on utilise la photographie en tant qu’outil dans un cadre artistique, cette notion change dans le sens où l’appareil photo devient pour l’artiste ce que le pinceau est pour le peintre. Dans les deux cas, je considère qu’on est photographe quand nos images ne sont pas des accidents/hasards, mais des résultats.
Qu’est-ce qu’une photo réussie ?
Une photo réussie est une photo qui se comprend sans qu’on ait besoin d’en parler. Une œuvre réussie est un dispositif qui est suffisamment attirant pour que j’aie envie de le regarder et suffisamment profond pour qu’une fois que je ne l’ai plus sous les yeux, il continue à nourrir mon âme et mon esprit.
A quel moment vous sentez-vous satisfait de votre travail ?
Je me sens satisfait de mon travail quand il a du sens et de la profondeur. Dans un contexte commercial, quand le client est content…
Comment préparez-vous un shoot ?
Tout dépend du type de shooting. La photographie est toujours l’outil au service d’un projet et des moyens techniques différents doivent être mis en place en fonction du résultat qu’on souhaite avoir.
Acceptez-vous tout type de projets où la question du choix est primordiale ?
Le geste photographique est un choix par définition! Quand tu photographies, tu choisis un instant pour déclencher le moment décisif qui va résumer l’histoire que tu voudras raconter… et c’est similaire avec les projets professionnels que nous choisissons, chaque geste et choix comptent, car ils influencent le chemin de notre carrière.
Qui sont les photographes qui vous inspirent ?
Je m’inspire de tout dans la vie et surtout de la vie quotidienne. Je trouve souvent, que la réalité dépasse de loin la fiction et qu’il suffit de garder un regard éveillé pour s’en apercevoir. L’inspiration peut donc venir de tous les côtés et à tout moment.
Quel photographe aimeriez-vous devenir ?
J’aimerais être un photographe dont l’œuvre a quelque chose à dire. Un photographe est un témoin de son époque et on crée les souvenirs visuels de l’humanité. J’aimerais qu’à travers mon travail, on puisse se souvenir des questionnements d’une génération, des préoccupations d’un temps.
