Poursuivre méthodiquement son ascension vers les plus hautes sphères du sport automobile mondial, tel est le leitmotiv que s’est assigné Michael Benyahia. Un jeune pilote d’origine marocaine, pétri de talent, qui entend se donner corps et âme à sa passion des sports mécaniques et qui n’a de cesse de vouloir porter haut et fort les couleurs du drapeau national. Retour sur le parcours de cette étoile montante qui, si elle maintient fermement sa trajectoire, pourrait rayonner ces prochaines années au sein des disciplines phares du sport automobile mondial, dont la Formule 1 ou la Formule E.
L’information a fait les gros titres des rubriques sportives nationales en fin d’année dernière : Michael Benyahia a été sélectionné dans le très prestigieux programme de développement des pilotes automobiles McLaren (McLaren Development Drivers Selected), au même titre que trois autres équipiers, à savoir Harry Hayek, Katie Milner et Alain Valente. Pour la petite histoire, ces quatre jeunes pousses ont été choisies parmi un groupe restreint de 18 pilotes en devenir, au cours d’un processus d’évaluation intensif étalé sur deux jours. Un panel de jeunes provenant de divers horizons du sport automobile et qui avait comme point commun d’avoir impressionné dans leurs disciplines respectives le staff sportif de McLaren. Concrètement, l’objectif de ce programme de développement consiste à encadrer tout au long de l’année les quatre candidats retenus et surtout à les aider à devenir des pilotes plus complets, à la fois sur et en dehors de la piste. Faut-il souligner que l’une des personnalités les plus en vue du sport automobile, en l’occurrence Lewis Hamilton, sextuple champion du monde de F1, a fait partie en son temps de ce prestigieux programme de développement sous l’œil attentif de son mentor Ron Dennis, ancien patron de McLaren. De même que Lando Norris, actuel pilote chez McLaren F1, provient aussi de ce programme de développement. En tout état de cause, la saison de Michael Benyahia ne sera pas de tout repos. Lui et ses coéquipiers prendront part, entre autres, au British GT Championship, se partageant en binôme le baquet de deux McLaren 570S GT4 en course. Le pilote d’origine marocaine devrait également se glisser dans le cockpit d’une Formule 3 de Carlin Motorsport à l’occasion de séances de roulage planifiées, en compagnie du staff d’ingénierie de l’écurie. L’objectif étant de renforcer son bagage technique, d’affûter sa capacité à mettre au point son bolide et de faire claquer des temps sur la piste. Une opportunité déterminante dont l’issue devrait lui permettre d’étoffer sa carte de visite, ce qui pourrait lui ouvrir d’autres portes, dont celles de la F2 et peut-être par la suite, celles de la F1 ou de la FE, une ambition clairement affichée par Michael Benyahia. Et d’ailleurs, si l’on en croit certains experts (lettres à l’appui) en matière de sport automobile de haut niveau, dont Imad Lahoud, Vice-Président de la Fédération Internationale de l’Automobile (F.I.A) et Christophe Lollier, Directeur technique national de Fédération Française de Sport Automobile, Michael est en mesure d’aspirer, en l’espace de 18 mois à 2 ans, à un baquet en F1 ou en FE à condition de suivre un entrainement professionnel régulier.
Des sacrifices et beaucoup d’abnégation
Un énorme palier franchi, certes, par le jeune pilote marocain s’agissant de ce programme de développement et qui demeure le résultat d’énormes sacrifices. Car du haut de ses 19 ans, il peut d’ores et déjà se targuer d’avoir accroché à son tableau de chasse de bien belles victoires en courses, autres jolis coups d’éclat obtenus à l’international. Car la passion de Michael pour le sport automobile remonte à sa plus tendre enfance, découvrant avec émerveillement et en compagnie de ses parents l’ambiance des courses automobiles aux États-Unis (pays de sa naissance et dans lequel il a passé son enfance et une partie de son adolescence), mais aussi en Europe. C’est au volant d’un kart qu’il a goûté à ses premières sensations de conduite sportive, faisant montre dès ses débuts d’une facilité d’adaptation au volant, d’une capacité d’analyse technique avérée, en plus de truster fréquemment le podium. Des performances qui n’ont pas échappé à ses parents, décelant très rapidement le potentiel de leur fils et l’épaulant financièrement afin qu’il puisse assouvir sa passion. Cette dernière devenant de plus en plus débordante, Michael a très vite compris qu’il pouvait en faire un métier, celui de pilote automobile professionnel, mais qu’il devait y mettre toute son énergie et sa détermination pour parvenir à ses fins.
Un pilote précoce et talentueux
Nous manquerions d’espace pour égrener en totalité le palmarès fort consistant de ce jeune pilote marocain. Sachez qu’entre 2010 et 2014, il a limé l’asphalte de nombreux circuits de karting s’adjugeant 46 victoires au compteur. Il franchit un premier palier en 2015 où il intègre le prestigieux centre de formation «Autosport Academy», devenant le plus jeune pilote de l’histoire à être sélectionné dans ce centre pour participer au Championnat de France de Formule 4. En 2016, ses bonnes performances sportives lui ont valu d’être sélectionné par la F.I.A pour réaliser un inédit «road show» à Marrakech avec une monoplace de Formule E dans le cadre de la manche marocaine de ce championnat. Il fut d’ailleurs à 17 ans le plus jeune pilote de tous les temps à intégrer les rangs de Venturi, une équipe engagée en FE, en tant que pilote d’essai et de développement. Il faut croire que l’année 2017 restera à jamais gravée dans la mémoire de Benyahia puisqu’il s’est vu titrer «Champion Northern European Cup 2017» en Formule Renault sur le circuit de F1 d’Hockenheim. Enfin, ses excellentes performances en course avec le Team GT au Nürburgring où il a remporté la course en 2017 au volant de sa McLaren 570 S ont confirmé son potentiel aux yeux de la célèbre équipe britannique. Des exploits qui ne sont pas passés inaperçus aux yeux de ses compatriotes marocains, voire de certains opérateurs de renoms qui ont tenu à lui apporter un soutien financier le temps d’une opération sportive ponctuelle. Compte tenu de l’aura, du talent et du potentiel énorme dont recèle ce garçon, il y a fort à parier qu’il fera encore parler de lui cette saison, en espérant que ses bons résultats puissent lui permettre d’atteindre le Graal dont il rêve. Et ainsi devenir le porte-étendard à l’échelon mondial du pays cher à son cœur, à savoir le Maroc.