Red One, the hit Maker

by Abdelhak Najib

De Michael Jackson à Lady Gaga en passant par Khaled, Marc Anthony, Pitbull, Shakira, Usher, Jennifer Lopez, Enrique Iglesias, Mika et Christina Aguilera… et tant d’autres grandes figures de la musique moderne. Retour sur un parcours hors du commun avec un homme qui a gardé les pieds sur terre, qui a des valeurs humaines solides, qui prône l’amour des siens, l’humilité, la générosité et le partage. Un homme qui aime son pays, qui est fier de ses origines et qui travaille avec passion, sérieux, rigueur et sincérité.

D’abord qui est RedOne?
La question semble simple, mais elle ne l’est pas. Je suis un Marocain, natif de la ville de Tétouan. J’y ai vécu de magnifiques moments. J’en garde de très beaux souvenirs. Tétouan est le berceau. C’est aussi la famille, mes parents, mes frères et soeurs. C’est là où j’ai découvert la musique, les rythmes, les sons et les tonalités.
C’est à Tétouan que j’ai vécu jusqu’à l’âge de 18 ans avant de partir ailleurs pour découvrir d’autres univers et réaliser mes rêves. Mais ma ville, ma terre, ma famille restent le socle solide sur lequel je construis chaque jour. Ce sont mes racines dont je suis fier.


   

L’amour de la musique vient de là, du coeur de la famille?
Absolument. J’ai appris à aimer et à apprécier différents styles avec la famille d’abord. Mes soeurs m’ont beaucoup appris dans ce sens. Il ne faut pas oublier que je suis le plus jeune de la fratrie, j’ai donc beaucoup observé, beaucoup écouté et appris en étant au plus près de mes aînés. Mes premiers émois de musicien je les ai sentis très jeune au sein de la famille. Et j’ai toujours su que c’est ce que je devais faire. La musique a toujours été mon monde. La Musique m’a séduit très jeune et elle continue toujours. A mon plus grand bonheur.

Tu as quitté le Maroc jeune pour aller tenter ta chance ailleurs?
Oui, j’avais 17, 18 ans. J’ai décidé d’aller en Suède. Et j’ai posé mes valises à Stokholm. Et je suis parti avec l’idée certaine de faire de la musique. Mon rêve était de devenir artiste et musicien, la Suède était la première étape d’une longue route que je devais parcourir et qui n’est pas finie. Evidemment, je garde de cette période de magnifiques souvenirs. J’ai dû m’imposer, montrer ce dont j’étais capable dans un pays où personne ne me connaissait. J’étais musicien et vocaliste. Et j’y suis arrivé. J’ai commencé à faire de la musique. J’ai remporté des prix et connu beaucoup de succès. Bien sûr, j’ai suivi une solide formation dans l’un des instituts les plus prestigieux de Scandinavie. J’ai bossé. J’ai appris. J’ai travaillé dur pour avoir une formation solide, ce qui m’a servi plus tard quand je suis parti aux Etas Unis.

Tu avais ton propre band en Suède et tu as été vite célèbre. Mais cela n’était pas à la mesure de tes rêves?
Avec mon band, les choses ont très vite pris. Cela marchait très bien. On a connu un certain succès. Puis je me suis lancé dans la production. Et là aussi, les choses ont bien marché. Mais cette réussite était relative. Pour un musicien comme moi, pour un homme habité par la musique, The place to be, ce sont les Etats Unis d’Amérique. Il me fallait partir. Ce que j’ai fait.

Durant cette première grande aventure de ta vie, tu es toujours revenu chez toi à Tétouan.
Tout à fait. Je ne pouvais pas ne pas revenir souvent pour voir ma famille, retrouver mes amis, mon quartier, ma ville, les ruelles de ma ville adorée. Puis surtout me ressourcer, garder les pieds sur terre. Parce que je n’ai jamais perdu de vue d’où je venais. Je suis fier de mes origines. Je suis fier de mon pays et de ce que j’ai vécu dans mon pays. Ce qui m’a toujours porté. Et dans les moments de doute, parce qu’il y en a beaucoup plus qu’on imagine, le fait d’avoir des racines solides, cela aide beaucoup.

Et pour aller aux USA, tu as tout laissé en Suède et reparti à zéro?
Obligé. Tout ce que j’avais connu comme succès en Suède ne dépassait pas les frontières européennes. C’était bien, j’en suis toujours fier, mais il me fallait aller au-delà pour dépasser les frontières et mes propres limites. Aux USA, j’arrive à New York et je recommence à Zéro. Il m’a fallu tout refaire. Différemment c’est sûr. Mais je devais me battre, montrer à nouveau qui j’étais, sortir le meilleur de moi-même dans un pays où la concurrence est terrible et où la musique occupe une immense place.
Les débuts ont été très durs..
C’est le pays de la musique. Et New York surtout. Tout le monde veut y arriver. Il y a de très nombreux talents. La concurrence est différente. Alors, il faut se mettre dans le bain et bosser dur tous les jours. Surtout pour un producteur. Se faire une place dans le milieu relève de l’impossible. Mais j’y suis arrivé parce que j’ai toujours cru en moi. Je n’ai jamais baissé les bras.

Pour toute cette belle carrière, quels sont aujourd’hui pour toi les souvenirs les plus marquants?
Il y en a tellement. On apprend du bon et du moins bon. J’ai autant de souvenirs de grands succès que de moments difficiles où il m‘a fallu aller au fond de moi-même pour ne pas douter. Je vais quand même te raconter quelque chose qui m’a marqué. Un jour dans le bureau de l’un des plus grands patrons d’une grande firme. Il appelle ses collaborateurs et il les fait asseoir avant de leur dire: “Cet homme est l’avenir de la musique”. Que dire de plus? J’ai été honoré, ravi, fier, mais j’ai aussi senti tout le poids d’un tel avenir où il faut être au niveau, trouver le meilleur, donner le meilleur, ne jamais décevoir les attentes de millions de personnes qui croient en vous.

C’est là que tu as commencé à enchaîner les hits avec les plus grands noms de la musique moderne?
J’ai su à cet instant que tout était réellement possible. Et la suite n’est que du bonheur de travailler avec les plus grands. Hit après hit, icône après icône, les choses s’enchainent et aujourd’hui ce n’est que le début, parce que les rêves sont immenses et dans ce domaine, il ne faut pas dormir sur ses lauriers. Il faut se réinventer. Il faut reprendre là où on a senti un petit quelque chose à rendre encore meilleur et surtout ne pas donner de plafond aux rêves.
Parle-nous de ces grandes figures avec lesquelles tu as travaillé.
D’abord j’ai bossé avec les plus grands producteurs au monde. Ce qui est très important. Et ensuite, il y a les artistes de renommée planétaire que j’ai produits. Michael Jackson, qui est l’exemple même de l’icône mondiale. Un immense souvenir. Puis il y en a d’autres. Ce sont plus de 60 noms, 60 numéros 1 au monde. Je ne peux pas tout énumérer, mais à chaque rencontre, c’est magique de voir que le travail prend et que le hit se met en place.

Dans le tas, tu as aussi lancé des noms aujourd’hui stars absolues comme Lady Gaga
Oui, tout à fait. Avec Lady Gaga, j’ai très vite senti que l’on pouvait lancer quelque chose de phénoménal. J’ai vu en elle tout le potentiel possible et j’ai eu raison d’aller au bout de ce que je voulais faire avec elle. Elle fait partie aujourd’hui des phénomènes musicaux les plus importants. C’est une artiste de grand talent.

Et les autres?
Il y a Enrique Iglésias, qui est mon ami. Jennifer Lopez dont la carrière a repris un nouvel élan avec notre collaboration. Je peux citer des figures majeures comme Shakira, Cristina Aguilera, Usher, Khaled et aujourd’hui Faudel. Je te dis que ce sont plus de 60 numéros 1, c’est que du bonheur. Et le meilleur est à venir.

Parle-nous de cette collaboration avec Faudel?
J’ai toujours aimé le travail de Faudel. Et j’ai voulu qu’on fasse quelque chose de spécial ensemble. On s’est vu, ça a catché entre nous très vite et on s’est mis au boulot. Il y a eu quelque chose. Première chanson. C’est exactement le hit qu’il faut. Puis une deuxième, une troisième…, et voilà on y est. Un nouvel album produit qui contient plus de 20 titres dont le premier single sera dévoilé au public au lendemain du mois sacré de Ramadan.

 Toi qui a sillonné le monde, quels rapports gardes-tu avec le Maroc?
Le Maroc, c’est toute ma vie. Je suis fier de mon pays et je le dis là où je suis. C’est mes origines, là d’où je suis sorti, là où j’ai appris tellement de choses, là où je reviens toujours pour me ressourcer, réapprendre le goût des choses simples, variées, authentiques. Je suis quelqu’un de très enraciné. Et cet enracinement m’aide beaucoup dans ma vie, mon travail, ma vision des choses, des gens et du monde.
Aujourd’hui, je suis connu partout. J’ai réalisé de belles choses et je veux rendre à mon pays un peu de ce qu’il m’a donné. Je sens que c’est une mission pour moi de faire connaître mon pays, d’en parler, de le faire découvrir aux autres, de leur montrer ce qu’ils ignorent sur ce beau pays qu’est le Maroc.

C’est dans ce sens que tu as mis sur pied cette opération en invitant des dizaines de grandes figures mondiales tous domaines confondus pour venir au Maroc et en parler ensuite?
Absolument. L’objectif de cette campagne est d’inviter des gens connus, chacun dans son domaine, des artistes, des influenceurs d’opinions, des journalistes, des photographes… pour venir au Maroc. D’abord venir sur place, passer du temps, découvrir par eux-mêmes, avoir leurs propres expériences et ensuite les partager, en parler, le dire aux autres. Je ne veux influencer personne. Je veux au contraire laisser ces personnes se faire leurs propres idées sur mon pays. Alors j’invite des gens et le résultat est incroyable. Un buzz planétaire sur le Maroc. Et à travers les différents regards des autres. C’est ma manière à moi de rendre un peu à mon pays, qui est un magnifique pays et que beaucoup de personnes ne connaissent pas vraiment.
Le but est aussi de corriger certains clichés et autres stéréotypes sur le Maroc?
Et comment! Toutes ces dizaines de personnes ont parlé du Maroc, chacun à sa façon. On a alors vu le Maroc d’un autre oeil, loin justement de tous ces clichés et ces images préconçus, sur un pays moderne, ouvert, tolérant, un pays de culture et d’art, un pays qui aime les autre cultures et les célèbre. Un pays où les artistes sont les bienvenus, où la création est mise en avant. Un pays de traditions certes, mais fier de son héritage. Un pays de valeurs humaines et de joie de vivre.

Toi qui es toujours jeune et qui as réussi cette magnifique carrière, quels conseils pourrais-tu donner aux jeunes d’aujourd’hui qui se lancent et veulent aussi y arriver?
D’abord, il faut savoir quelle est sa véritable passion dans la vie. Sans passion, rien ne vaut la peine d’être entrepris ni vécu. C’est ce que je pense. Il faut tout mettre en oeuvre pour vivre pleinement sa passion. Il faut trimer, souffrir, douter, aller au fond du fond et ne jamais abdiquer ni se détourner de sa passion. C’est cela la clef de la réussite. Une fois la passion identifiée, il faut travailler pour y arriver de manière sincère. Il faut être sincère dans ce qu’on fait. On ne triche pas avec sa passion, on finit par le payer tôt ou tard. Il faut ensuite travailler avec intelligence. Les études, la formation, l’apprentissage, les techniques, tout doit découler de la passion, avec sincérité et intelligence.

Quelle est pour toi la qualité incontournable pour y arriver?
La persévérance. Sans aucun doute. Il faut aller au bout du bout. Et au bout, d’autres possibilités s’offrent à nous. Il faut travailler tout le temps. Car rien n’est jamais acquis. Que l’on soit artiste, sportif, scientifique… c’est le travail acharné de tous les instants qui finit par payer. Rien ne s’acquiert facilement. Et on le voit partout dans le monde. Prends toutes les grandes cultures du monde, regarde les pays qui réussissent et qui s’érigent aujourd’hui en exemples, c’est le travail, le sérieux, la rigueur, la sincérité dans la prise de position, dans les décisions, dans la lutte au quotidien pour ne rien laisser au hasard. Et on ne peut y arriver sans suivre toutes ces valeurs importantes qui mettent d’abord le sérieux en avant. On n’arrive à rien en trichant ou en faisant dans les demi-mesures.

Et l’échec?
Il ne faut jamais avoir peur des échecs. On peut tomber, on peut se reprendre en main et se relever. Il faut parfois beaucoup d’échecs pour y arriver. On apprend tellement quand on tombe. Les échecs sont parfois les meilleures leçons de la vie.

Qu’est-ce qu’il faut éviter à tout prix pour réussir ses projets et réaliser ses rêves?
Ne pas se précipiter. Ne pas choisir les raccourcis. Ne jamais être pressé. Il faut prendre son temps. Il faut gravir les échelons un à un avec humilité. Il faut mériter chaque ascension, chaque succès, chaque réussite. Cela n’a de sens que parce que nous avons fait d’énormes sacrifices.

 Tu parles là de principes sains à ne jamais perdre de vue.
Tout à fait. Il faut avoir des principes dans la vie. Des valeurs humaines et des principes sains. Il faut les vivre comme des credo. Il ne faut jamais les mettre de côté. La passion, le sérieux, l’engagement, l’amour du travail bien fait, le respect des autres, l’humilité, le partage, la générosité… sans tout cela on n’y arrive jamais.

Si tu devais mettre une valeur avant toutes les autres?
L’intégrité. L’intégrité non pas à court terme, mais comme principe de vie. Elle paie toujours et de belle manière.

Quelle est pour toi la belle leçon de ta vie?
Franchement, c’est le sens du partage dans la réussite. Réussir à atteindre ses objectifs, repousser ses limites, réaliser ses rêves sans les partager avec les autres, ne vaut rien. Le secret, la beauté de la chose est de partager tout ceci avec les gens qu’on aime, les siens, les amis, les différents publics, l’humanité entière sans la moindre once de prétention. Mais au contraire, dans la simplicité la plus sincère.

 

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