Il a attiré les regards lors d’une soirée organisée par 2M ; son premier passage télévisé. Il y a dessiné les visages les artistes ayant pris part à la soirée avec des coups de pinceaux. La diligence avec laquelle il entreprit ses œuvres a ébloui les téléspectateurs. Tout le monde voulait connaître l’identité de ce virtuose de la caricature.
Lahsen Bakhti est connu chez les lecteurs des quotidiens comme étant le seul caricaturiste du journal « Al Attihad Al Ichtiraki » (porte-parole de l’USFP). Sauf qu’ils ignorent qu’il est aussi son directeur artistique, photographe, artiste-peintre, calligraphe, acteur et designer des affiches publicitaires et de films, ainsi que des couvertures de livres.
Le caricaturiste est né à Casablanca en 1958 et a un frère jumeau nommé Hussein. Tout petit, il savait qu’il allait devenir peintre malgré l’opposition de ses parents. Ses déboires avec la caricature ont commencé alors qu’il était à l’école, comme c’est le cas de la plupart des peintres. L’anecdote fait toujours sourire Lahsen Bakhti. Un camarade de classe le surnommait « le jaune », à cause de sa couleur de peau. Hassan le dessina alors en jaune et le camarade s’est plaint à l’administration. Ce qui lui valu une punition charnelle dont il se rappelle jusqu’à aujourd’hui.
Le talent de Lahsen Bakhti s’est confirmé lorsqu’il poursuivait ses études dans la branche arts appliqués. Son baccalauréat en poche, il voyagea en France où il reçut son diplôme ès Art. L’artiste décida alors de revenir au Maroc, faisant fi de la tendance de la fuite des cerveaux.
Les débuts furent difficiles et décevants pour Lahsen Bakhti. Mais ses difficultés ont vite été dépassées après qu’il a rejoint le journal « Al Ittihad Al Ichtiraki ». Sa soif d’acquérir plus de connaissances et compétences fût alors décuplée. Bakhti se caractérise par une technique propre à lui du dessin des traits de visage sur papier ; ce qui permet de distinguer ses œuvres. Et puisqu’il est peintre, l’utilisation des couleurs sur les caricatures ajoute de la beauté au résultat final.
Lahsen Bakhti voue une grande estime à l’artiste Hamouda, parti très tôt. Il considère que son âme règne toujours sur le journal, à travers ses caricatures qui continuent d’être publiées sur les pages du quotidien. Même s’ils ne se sont pas connus, Lahsen Bakhti contemplait les œuvres du défunt avec admiration. «Nous aurions pu aller plus loin dans la caricature si nous nous étions connus », se désole-t-il. Après la mort de Hamouda, Lahsen Bakhti a signé conjointement avec l’artiste algérien Salim et le caricaturiste du journal « Le Monde » Plantu, une œuvre-hommage à un artiste disparu en pleine gloire et jeunesse.
La blague et les caricatures constituent pour Lahsen Bakhti les armes efficaces pour faire face à la dureté de la vie. Le sourire constant aux lèvres, Hassan est un véritable boute-en-train. L’artiste déteste trois choses : « l’ignorance, l’injustice et le mensonge ». Son pire ennemi est Ariel Sharon qu’il a dessiné en tant que Cowboy armé jusqu’aux dents.
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