Il est incontestablement l’un des plus grands dessinateurs marocains. Said Chakri a écumé les postes dans de nombreuses publications marocaines depuis plusieurs décennies, avec la même force du trait, ce qui caractérise un travail très moderne, inspiré des plus grandes écoles du dessin de presse dans le monde. «J’ai toujours privilégié le détail et le texte aussi dans mes travaux. Je vais vers l’essentiel pour rendre le propos direct et léger. Le souci premier, est que le dessin et les mot fassent un. Evidemment, mes thèmes de prédilection sont clairs : la société, le Maroc à travers les époques et dans cette schizophrénie toute marocaine qui est un terrain de jeu fertile et intarissable pour nous les dessinateurs. » Le résultat d’un tel travail a été salué sur des thématiques comme le civisme, la vie urbaine avec ses dérives et fracas, la politique et son ironie, la femme, l’homme, les enfants… Bref, tout ce qui fait le Maroc moderne passe au crible d’un fin connaisseur de la vie marocaine et surtout casablancaise, sa ville de choix, lui le natif du Haut Atlas.
« Je me suis lancé dans le dessin à l’âge de douze ans. Le déclic m’est venu de la BD, et c’est chez Ahmed, un frangin, qui savait tout faire, que j’ai découvert cet art. Le jour où j’ai balbutié devant lui que j’aimerais bien être dessinateur, il a déclenché en moi tout le processus qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui », confie l’artiste avec une teinte de nostalgie et beaucoup de reconnaissance pour ce frère. Said Chakri a été marqué par des BD célèbres comme Tintin, Lucky Luck, Blek Le roc et d’autres incontournables qu’il revisite à sa guise.
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