Cérémonie de thé japonaise au siège d’Auto-Hall

by Nadia Sefraoui

La cérémonie du thé est une composante essentielle de l’identité culturelle du Japon: de là découlent l’esthétique des jardins, l’architecture, mais aussi une certaine gastronomie ou le développement de l’utilisation des tatamis. Elle n’a pourtant été introduite dans le pays qu’au XIIe siècle, lorsqu’un moine japonais zen ramena de Chine le fameux matcha, ainsi que les outils pour le préparer: le foyer, les bols, cuillers et fouets… Il transmit surtout une philosophie issue du bouddhisme zen: l’appréciation de l’instant partagé, la beauté de la simplicité des gestes.

Et parce que notre amour commun pour le thé est séculaire, l’association d’Amitié Maroc-Japon, sous la présidence d’Abdellatif Guerraoui, président général du groupe Auto-Hall et en collaboration avec l’Ambassade du Japon au Maroc, a organisé la démonstration d’une cérémonie de thé japonaise. Présent à cet interlude, Son Excellence l’Ambassadeur du Japon au Maroc, Takuji Hanatani.

   

Le petit groupe de néophytes qui se retrouve, en cet après-midi de novembre, sur le tatami au siège d’Auto –Hall en font une première expérience avec un enchantement très solennel. D’ailleurs, le décor est planté. Dans un coin, une alcôve avec un vase, des fleurs, une calligraphie japonaise au mur. Toutes les composantes de la rencontre constituent un rébus, un langage silencieux, qu’il faut déchiffrer dans une économie de parole. Il s’agit d’un jeu entre l’hôte et l’invité, une démarche intellectuelle peuplée d’allusions poétiques, littéraires ou philosophiques.

Dans un silence quasi religieux, Madame Hiromi Sohaku Straub-Yamada, professeur à l’école Urasenké à Kyoto, entame le rituel de la préparation du thé : le Sado. La pratique exige un engagement de toute une vie! Elle suppose une mémoire des gestes, associée à une gymnastique intellectuelle et à un développement spirituel. Ainsi, la préparation et l’offrande du thé matcha, le Chado, possède quatre caractères fondamentaux: le wa (harmonie), le kei (respect), le sei (pureté) et le jaku (tranquillité). Sa mise en œuvre consiste à manier toutes ces qualités à travers les gestes les plus simples.

De fait, tout allie simplicité et rituel: la préparation et le nettoyage des ustensiles, le mouvement pour fouetter le matcha dans l’eau chaude, l’offrande du bol de thé…

 

 

 

 

   

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