Les beaux jours arrivent et l’un des accessoires indémodables fait son retour apportant chic et élégance .Il s’agit du fameux chapeau de paille de couleur blanche ou ivoire avec un ruban noir ou marron et un nœud qu’on appelle mondialement « Le panama ». Un chapeau qui ne porte pas bien son nom. En effet, deux erreurs fréquentes sont commises à son encontre .Tout d’abord, son origine est équatorienne et non du Panama et son nom est lié à sa matière (la paille) mais pas à sa forme (fedora, trilby ou capeline) .
Un peu d’histoire …
L’appellation d’origine est « sombrero de paja toquilla « littéralement en français chapeau de paille. Il vient de l’Equateur et tissé essentiellement dans deux villes principales Cuenca et Montecristi. Il est entièrement fait à la main grâce au tissage de jeunes pousses de palmiers (carludivia palmita) vivant uniquement dans cette région. Découvert par les conquistadores espagnols, il a été popularisé d’abord par les ouvriers équatoriens travaillant dans le creusement du canal de Panama à partir de 1881 .Mais c’est lors de la visite du chantier du canal du Président Théodore Roosevelt en 1906 qui avait porté un chapeau Montecristi qu’est né le « Panama Hat ». En 1925, des lois modernistes ont remplacé le traditionnel port du fez dans la Turquie kemaliste par le chapeau panama.
Celui-ci a été inscrit en 2012 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco.
Un savoir-faire ancestral
Comme pour le cigare, il existe des qualités reconnues du chapeau panama.Le plus connu est le Montecristi éponyme de la ville Montecristi .Il est tissé en chevron dans une paille trés fine qui lui donne plus de tours que comporte le fond du chapeau la calotte. Il est très léger, totalement pliable(on peut le mettre dans son tube) et le plus cher. Il faut compter plus de 400 $ jusqu’à 2000 $ (on parle même de 20000 dollars pour un Montecristi). Le tissage peut prendre plusieurs mois pour un Montecristi (fino ou superfino). Plus la densité des fibres dans un chapeau est grande, plus il est d’une grande qualité comme pour un beau tissu de costume.
Le deuxième chapeau connu est celui de la ville de Cuenca et qui porte son nom. Il est moins léger et plus rapide dans son tissage. Sa paille est plus blanche et plus épaisse. Quelques jours sont nécessaires pour son tissage. Son prix tourne autour de quelques dizaines de dollars.
Accessoire des grands et des célébrités :
Il a été porté par Napoléon III, par Le Prince de Galles Edward VII (avant d’être couronné Roi) et par de grands noms comme W. Churchill, Ernest Heminway et le Président Truman. Les stars l’adoptèrent à partir des années 50 parmi lesquels Gregory Peck, Paul Newman,Robert Redford(Great Gatsby),Sean Connery, Brad Pitt, JP Belmondo et Alain Delon (Borsalino).
Une qualité reconnaissable
Les formes les plus répandues sont le fedora ou borsalino le plus classique, le trilby à bord moins large que le fedora et la capeline pour femmes à bord très large allant parfois jusqu’à recouvrir les épaules. La couleur est originairement blanche ou ivoire mais de nos jours le panama se décline en d’autres coloris.
Un vrai panama est reconnu par une rosace au sommet de la calotte prouvant le début du tissage. Autre particularité : l’odeur de la paille et non de la fibre de cellulose dans les panamas de boutiques pour touristes. On peut également le plier sans qu’il se froisse.
Comment porter le panama et avec quoi ?
Il n’est plus l’apanage d’une certaine classe ou des habitués des courts de Rolland Garros. Il s’est démocratisé depuis le début du 20e siècle. Il est porté aussi bien par les hommes que les femmes. Il se mélange assez facilement avec une tenue de plage (bermuda, short), de ville (chemisette, polo ) ou même en soirée avec costume ou blazer en lin qui leur donne une belle allure .
Choisissez la bonne taille ni trop petit ni trop large pour ne pas s’engouffrer. Inclinez-le légèrement à droite. Ne pas le laisser au soleil trop longtemps puisqu’il est constitué de paille qui peut casser.
Il protège parfaitement du soleil donc pas besoin de le porter avec des lunettes de soleil.
Par Abdou Faraj