Un nouvel ovni musical débarque sur la toile, faute de sublimer des scènes encore interdites au public. Bab’Live se veut “sauveur” de la scène musicale marocaine et apporte réconfort et soutien aux musiciens et mélomanes avec des concerts enregistrés et diffusés en ligne. Un concept musical sorti des tripes et du cœur du Backstage et des Free Monkeyz. Coulisses.
Tapis coloré, déco vintage, instruments de musique en place, l’Uzine de Casablanca semble avoir retrouvé un semblant de normalité, comme à l’époque mi-bruyante mi-enivrante des Live et des répétitions. Les larsens et les va-et-vient prouvent bien que des concerts sont organisés. Certes sans public, les caméras autour font office de spectateurs bienveillants et avec distanciation même si la musique est censée rapprocher. Heureusement que l’énergie est là et que le bonheur de partager des moments de musique ensemble remplace la magie du direct. Une magie du live autrement proposée par le nouveau concept musical Bab’Live qui ramène le live jusqu’aux portes du public à travers la puissance du web.
Au lieu d’attendre la levée d’interdiction de la musique live dans les lieux publics ou dans les endroits dédiés, Ghislaine Andalous et Saad Bouidi du Backstage (restaurant, salle de concert et acteur culturel pour la promotion de la culture marocaine traditionnelle et urbaine tenue par Julien Fouré et Youssef Barrada des Free Monkeyz (boite de production audiovisuelle et nouvellement lancée dans la production musicale), en partenariat avec la Fondation Touria et Abdelaziz Tazi (L’Uzine), se solidarisent avec la scène musicale en produisant des mini-concerts filmés sans public dans les conditions du Live.
Nouveau souffle pour la scène marocaine
A l’agonie depuis mars dernier, la scène musicale marocaine ne peut plus s’exprimer à travers des concerts. Les lieux culturels, considérés comme dangereux, sont fermés voire amputés de leurs artistes. «Nous voulons, à notre échelle, aider nos amis musiciens en manque d’espaces, de concerts, de créativité, d’amour du public… mais aussi offrir au public une manière différente de redécouvrir et d’apprécier notre musique, même si ce n’est pas du vrai Live, mais à travers la porte du Web “Bab’Live” », précisent les producteurs qui ont pensé à des concerts filmés sans public et diffusés en ligne, dans une ambiance cosy et détendue. Des concerts intimistes où des musiciens d’univers diverses et variés s’expriment à travers trois morceaux d’un répertoire authentique. Mardi 23 février à 17h, le groupe déjanté Betweenatna ouvre le bal avec un tourbillon punk-rock tout droit sorti de la guitare passionnée de Abdessamad Bourhim, de la basse fiévreuse de Said Gamha, de la batterie vitaminée de
, le tout sublimé par la voix envoutante et le charisme sans faille d’Oubiz. Un premier live qui promet de ne laisser personne de marbre, suivi par une ambiance reggae proposée par The Rulerz Band et son leader Adil Hanine avant d’être ensorcelés par la voix profonde de Maâlem Hamid El Kasri dans un voyage traditionnel Gnaoua. Des concerts qui se suivent et qui ne se ressemblent pas, des moments de musique uniques, enregistrés en live et accessibles à tous et sur tous les supports (téléphone, tv, ordinateur…), dans le respect des normes sanitaires en vigueur. A consommer sans modération parce que LIVE IS NOT DEAD. Bien au contraire. Il frappe à nos portes. Preuve que le spectacle est bel et bien vivant…