Colin Chapman, ce créateur de génie

by David Jérémie

Voilà 39 ans qu’a disparu Colin Chapman. L’ingénieux créateur de la marque Lotus a succombé d’une crise cardiaque le 16 décembre 1982 à l’âge de 54 ans. Une marque pour laquelle il faut associer également son épouse, Hazel Chapman, son épouse et cofondatrice de la firme automobile, qui a rendu l’âme en décembre dernier à l’âge de 94 ans. 

Colin Chapman est un de ces ingénieurs qui ont révolutionné le développement de l’automobile par le biais de la compétition. Né le 19 mai 1928, diplômé en ingénierie des structures, il a mis en application ses connaissances acquises, notamment la recherche de la légèreté, dans le milieu de la course automobile, ce qui toujours constitué sa passion.

   

Quand on parle de Lotus, on ne peut pas s’empêcher de penser à cette formule qu’aimait à prononcer Chapman lui-même, à savoir «Light is right» (ce qui est léger est bien). Un concept qui vise à retirer le maximum de poids d’un engin pour améliorer ses performances. En 1955, il participe aux 24 Heures du Mans, mais abandonne.

Les années suivantes sont plus ou moins réjouissantes avec une neuvième place au général en 1957. Le natif du Londres fonda l’écurie Team Lotus qui courut en Formule 1 de 1958 à 1994 et officiellement en 2011. Pas moins de sept titres de champion du monde des constructeurs en F1 ont été obtenus par Lotus entre 1963 et 1978. Et dans le monde la F1, Chapman a vraiment apporté sa touche puisqu’il fût à l’origine d’une multitude d’innovations techniques et technologiques. C’est d’ailleurs lui qui développa pour la première fois un châssis/coque en fibre de verre et en polyester pour gagner du poids.

Il fut à l’origine aussi du moteur en position centrale arrière, des radiateurs latéraux, voire des quatre roues motrices et du moteur à turbine… Jamais en panne d’idée, l’homme va au bout de sa démarche avec un double châssis pour la Lotus 88.

En 1952, il crée Lotus Cars, bien que les premières voitures modifiées par Chapman voient le jour dès 1948. Il s’agit alors d’Austin Mini généreusement améliorées. La première voiture commercialisée en petite série est la Mk VI. Construite sur un châssis multitubulaire ne travaillant jamais en torsion pour un meilleur rapport poids-rigidité, elle est motorisée par un 1 100 cm3 Ford à soupapes latérales modifiées par Chapman lui-même pour développer 40 chevaux. Malgré sa boîte de vitesses à trois rapports et ses freins à câbles, elle remporte maints succès contre des voitures plus puissantes. Des prouesses qu’elle doit à sa tenue de route remarquable et à ses 400 kilos.

Lancée en 1954, la Lotus Mk VIII correspond à un projet plus ambitieux. Chapman souhaite battre les meilleures sportives dans la catégorie 1500 cm3, où règnent les Porsche et les Osca. Il confie la carrosserie à l’aérodynamicien Frank Costin et dote la voiture du 1,5 litre MG de 85 ch. La Lotus Mk VIII connaîtra sa petite heure de gloire au GP d’Angleterre 1954 ou, en lever de rideau, elle gagnera sa classe devant la Porsche de Hans Herrmann.

La marque glorieuse fondée par un homme de génie connaîtra des revers de fortune. Propriété de General Motors, elle sera reprise par Romano Artioli avant d’entrer en 1998 dans le giron du groupe malais Proton. Le succès de l’Élise présentée en 1995, la Lotus la plus vendue de l’histoire de la marque, marquera le renouveau de la firme. L’année 2006 verra le lancement de l’Europa S, un coupé au concept plus GT.

Aujourd’hui, Lotus est dans le giron du groupe chinois Geely. Autant dire que de Lotus et de l’esprit de la marque, il ne reste plus grand-chose sauf un logo, des bureaux et une unité de production à Hethel en UK.

   

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