Sonorité, puissance, luxe de l’habitacle et élégance des lignes, la nouvelle mise à jour du vaisseau amiral du trident essayé à Dubaï et lancé le mois dernier au Maroc préserve l’essentiel. Ce charme italien que seules les productions de Modène sont capables de distiller. A savourer sans modération sur les lacets de Jebel Jais. Ticket d’entrée à 1 180 000 DH.
Presque 2 000 mètres de haut, une route de quatre voies pour y accéder et tout autour, un paysage désertique et enchanteur pour une Quattroporte qui ne l’est pas moins. Bienvenue à Jebel Jais, une montagne située sur la frontière entre les Émirats arabes unis et Oman. Il s’agit du point culminant du pays. A croire que Maserati avait pris soin, lors de notre test drive à Dubaï et dans ses environs, de nous enivrer avec l’altitude. La veille en effet, c’était de la plus haute tour du monde, une fusée de verre de 828 m baptisée Burj Khalifa que nous avions décollé pour essayer le SUV Levante. Aujourd’hui, c’est la plus haute montage de la péninsule qu’il s’agit de gravir. Mais qu’importe l’ivresse pourvu qu’on ait le flacon ! Et en matière d’écrin, se glisser derrière le volant d’une Maserati Quattroporte n’est jamais un acte gratuit. C’est d’abord de la puissance…et des performances.
6ème génération
310 km/h. Une vitesse vertigineuse. Il s’agit de celle de la version la plus huppée. La Quattroporte GTS et son V8 de 530 ch. Une berline sportive quasi seule au monde dans son segment, hormis la concurrence de la Porsche Panamera. Maserati ne compte pas sur cette version pour faire du volume et doubler ses ventes de Quattroporte dans le Royaume mais plutôt sur sa version mazout de 275 ch. Il n’empêche, disposer d’un tel missile dans sa gamme assoit la réputation du légendaire constructeur italien. Lorsque le Trident présenta sa première Quattroporte au Salon de Turin de 1963, il ne lança pas seulement la première berline la plus rapide du monde dotée d’une tenue de route exceptionnelle, il introduisit aussi une nouvelle catégorie sur le marché : la berline sportive de luxe. Le concept était révolutionnaire à l’époque : une carrosserie 4 portes au design élégant signé Pietro Frua associée à un V8 de compétition. Depuis, les meilleurs designers italiens ont été impliqués dans la conception de la lignée des Quattroporte durant les 53 ans d’histoire du modèle. La seconde génération en 1974 a été conçue par Bertone puis celle de 1979 par Giugiaro. Marcello Gandini a redéfini le modèle en 1994 tandis que la Quattroporte 2003 dessinée par Pininfarina a représenté le maitre étalon du segment pendant presque une décennie.
Elégance italienne
L’évolution esthétique du facelift de cette sixième génération ne déroge pas à la règle. Car le premier contact reste avant tout visuel. Il y a d’abord la sensualité de la ligne. La nouvelle Quattroporte reste toujours élégante mais subtilement plus dynamique dans son design. Il s’agit de petites touches esthétiques discrètes qui ont permis de renforcer le trait. C’est d’abord la calandre agrandie qui semble vouloir manger la route. Et ensuite, le dessin plus travaillé des boucliers avant et arrière, surtout dans les détails de finition des versions les plus huppées, les déclinaisons GranLusso et GranSport mises à notre disposition. La première, qui repose sur des roues de 20 pouces, met en avant de légères touches de chrome et un spoiler peint couleur carrosserie, alors que la seconde, plus agressive, opte pour une finition noire laquée, des roues de 21 pouces et des étriers de freins rouges. Après seulement trois ans d’existence, le vaisseau amiral du trident s’offre donc une mise à jour esthétique et technologique qui lui permet de toujours s’imposer comme une offre unique et évocatrice dans un segment dominé par des concurrentes encore conservatrices dans leur style.
Cuir Zegna et Alcantara
Dans l’habitacle de la GranLusso à l’ambiance italienne et aux effluves de cuir Ermenegildo Zegna, on se sent bien, instantanément. La planche de bord est agrémentée de belles boiseries et l’Alcantara s’invite sur les montants. L’ambiance est vraiment chaleureuse. On note un écran tactile de 8,4 pouces, bien lisible qui va de pair avec une mollette qui tombe pile sous la main droite et d’un système info-divertissement compatible avec l’Apple Car Play et Android Auto. Si la gamme a été revue, les moteurs signés Ferrari sont toujours là. Outre le V6 de 430 chevaux déjà bien agréable, le V8 de 3,8 litres est lui somptueux. Il délivre 530 ch parfaitement épaulés par une transmission automatique ZF à 8 rapports, rapide et efficace. Avec les grandes palettes au volant (de série), pour monter et tomber les rapports, on se régale sur cette autoroute sinueuse qui serpente jusqu’au sommet de Jebel Jais et dont le revêtement parfait donne toute la démesure des Emirats. Volontairement, durant toute la montée, j’abuse du mode Racing, qui libère l’échappement, et du mode Sport de la suspension. Et l’écho duplique à l’envie cette symphonie mécanique. Une fois de plus les ingénieurs de Maserati ont fait le travail en préservant le son atypique de la marque que tout connaisseur reconnaitra sur les routes sans même avoir jeté un œil dans le rétroviseur… Mais la version diesel distille une sonorité elle aussi assez incroyable pour un diesel. Quelle ambiance sonore dans cette limousine ! Le son de la Maserati à l’accélération est tout simplement époustouflant. La froideur des berlines allemandes ou l’exubérance de cette Italienne de Modène. Choix cornélien.
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