À 33 ans, le Croate Mate Rimac est désormais aux commandes de la nouvelle joint-venture Bugatti-Rimac avec Porsche. Visionnaire, inventeur, designer, entrepreneur, grand passionné de voitures et pionnier en matière d’hypercars électriques, celui que l’on surnomme «l’Elon Musk des Balkans» nourrit de grandes ambitions pour la marque de Molsheim.
Fabricant automobile centenaire, Bugatti est passé sous le contrôle du jeune constructeur croate de supercars Rimac, dont la mission consiste à insuffler à la mythique marque de Molsheim un avenir électrique épaulé par Porsche. La société baptisée Bugatti-Rimac est basée à Zagreb et dirigée par Mate Rimac. L’entité, dont Porsche est actionnaire à 45%, devrait voir le jour au dernier trimestre de l’année.
Pour la petite histoire, Mate Rimac qui a fondé son entreprise en 2009 emploie aujourd’hui plus de 1 000 personnes. Rimac Automibili a installé son usine à Sveta Nedelja, près de Zagreb, et fait le pari d’attirer les constructeurs en Croatie plutôt que de délocaliser sa production.
En mettant la main sur le fabricant Bugatti, détenu par le géant Volkswagen, le constructeur croate entend combiner la forte expertise de Bugatti avec la grande force d’innovation de Rimac dans le domaine prometteur de la mobilité électrique.
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Né à Livno (Bosnie-Herzégovine) en 1988, il s’installe avec sa famille en Allemagne à l’âge de trois ans, puis revient en Croatie. Il y a terminé ses études et s’est inscrit à l’Université à Zagreb. Avant ses 18 ans, il a remporté plusieurs concours internationaux d’innovation et de développement technique en Allemagne, en Corée du Sud et en Croatie. L’un de ses premiers brevets d’invention concernait le «iGlove», un gant numérique qui pouvait remplacer une souris et un clavier. C’était, bien sûr, bien avant les écrans tactiles.
Sa passion pour les voitures et les courses l’a amené à acheter une vieille BMW 323i (E30) de 1984 en 2006 et à effectuer avec des courses locales. Le moteur est tombé en panne presque immédiatement, ce qui a conduit à l’idée de Mate d’utiliser un moteur électrique de 600 chevaux pour créer l’un des premiers véhicules électriques de compétition, le Rimac e-M3.
En 2010, il a remporté sa première course contre des voitures à essence et sa BMW unique devenue électrique a établi une série de records d’accélération reconnus par la FIA et le Livre Guinness des records en 2011.
C’est en 2010 que sa société Rimac Automobili a commencé à travailler sur le projet de fabrication de la première supercar électrique. Avec un financement initial de membres de la famille royale des Émirats arabes unis, la Rimac Concept One a fait ses débuts au salon de l’automobile de Francfort en 2011 avec une puissance initiale de 1 088 chevaux. Cette puissance est à 1 224 chevaux dans la version finale.
Mate et son équipe ont entamé par la suite la conception de la Rimac Nevera, une supercar électrique, qui développe 1 940 chevaux et qui culmine à 412 km/h. La production de l’engin est limitée à 150 unités.
Toujours est-il que la Bugatti Chiron, référence qui compte parmi les automobiles les plus chères et rapides au monde, et la Rimac Nevera seront les deux premiers modèles produits par la future entreprise. Rappelons qu’en juillet 2018, Porsche avait fait son entrée au capital du constructeur croate avec une participation minoritaire de 10%, passée à 15% puis à 24% en mars dernier.
Pour mémoire, Volkswagen avait racheté Bugatti en 1998. La marque fondée en 1909 par le constructeur italien Ettore Bugatti dispose toujours de son usine historique située à Molsheim, dans l’est de la France, fief du constructeur depuis l’origine.