D’olympiades en olympiades : Le sport marocain est-il devenu majeur et… vacciné ?

by La Rédaction

> Un peu d’histoire

« La première condition à remplir pour formuler d’être membre du Comité Olympique tient à une vérité simple. Il faut, au préalable, avoir fait promouvoir le sport par une vie riche et pleine, des idées novatrices et percutantes, une expérience truffée d’évènements, d’exploits, et pourquoi pas de records. Une place au Comité Olympique devrait être l’aboutissement d’une vie exclusivement mobilisée afin de faire aboutir un crédo, un idéal, une conviction… Ce n’est pas le cas au Maroc, du fait que le nombre modeste des personnalités sportives qui ont fait énormément pour le sport, ont malheureusement capitulé devant le raz-de-marée d’une nouvelle espèce d’arrivistes, d’opportunistes, de démagogues. Parmi lesquels des gens qui n’ont pratiqué aucun sport, mais qui, le contexte aidant, se sont, du jour au lendemain transformés en pourvoyeurs de conseils, en donneurs de leçons, en stratégies et en théoriciens. Il serait superflu de citer des noms et tout aussi banal de confondre quiconque. Le fait est là, au vu et au su de tout le monde. Le danger est de s’en accommoder. C’est à la base de prendre ses responsabilités, de porter son choix non sur des dirigeants qui « gueulent », mais sur des responsables qui travaillent. Le procès fait ici au Comité Olympique ne s’applique pas seulement à la nouvelle équipe, il est le tour d’horizon de cette instance depuis qu’elle existe, et au train où vont les choses et les réformes, une critique qui a de fortes chances d’être d’actualité pour encore très longtemps. Les olympiades passent, celle de Moscou est là, et l’hostilité, l’aigreur des dirigeants qui n’ont pas reçu d’investiture sont à appréhender dans la perspective de l’année 80. La tenue des Jeux Olympiques explique pour une large part, à intervalles réguliers, les accrochages, les coups bas et la complotite des dirigeants en place. Il ne s’agit pas de faire représenter le Maroc dignement, il importe d’abord et avant tout, d’être soi-même présent et de la fête. 

   

Le reste est secondaire, le reste n’est que littérature.

On trouvera toujours des excuses, ce n’est pas ça qui manque et l’excuse classique soumettra le ministère de la Jeunesse et des Sports au feu nourri des critiques acerbes, notamment au sujet des subventions qu’on dira peu en rapport avec l’ampleur et l’ambition des objectifs poursuivis.

La recette a fait son temps, les fédérations sportives se sont battues de manière peu loyale dans l’espoir, jamais proclamé de tirer parti en 1980 des privilèges que confèrent l’appartenance à un Comité olympique…

Bien évidemment, les opportunistes se moquent des résultats, si le sport continue de saigner, eux ils ont eu l’occasion de faire la fiesta, aux dépens du sport dans telle ou telle capitale olympique. La mascarade continue. L’essentiel est de participer».

Pas de panique, il est temps de rassurer tout le monde, l’article dont ont été tirées ces lignes dévastatrices ne sont pas adressées au Comité National Olympique d’aujourd’hui (quoique à bien y réfléchir …). L’article dont on reproduit une petite partie aujourd’hui date de 1978, deux années avant la tenue des jeux Olympiques de Moscou. Il date donc de plus de 40 ans, comme ont dû le comprendre les plus perspicaces de nos lecteurs.

On le reproduit ici, au moment où se préparent les J.O de Tokyo en ce mois de juillet 2021 pour diverses raisons. D’abord ce texte, formidablement bien écrit est signé du regretté Boujemaa Amara. Il a été publié dans l’éphémère revue sportive «Tribune», laquelle réunissait toute une ribambelle de journalistes sportifs qui avaient fait leurs armes et leurs preuves dans des pages du quotidien l’Opinion. Nostalgie, nostalgie, mais là n’est pas la seule raison de rappeler des faits et des mentalités datant du passé.

Aujourd’hui, en sport, si on peut trouver, çà et là des énergumènes qui n’auraient pas déparé avec ceux dénoncés dans l’article de 1980, il est certain que de manière générale, le sport national s’organise de mieux en mieux, et les principales fédérations travaillent de manière plus professionnelle et quelques-unes servent de locomotive pour que la scène sportive soit débarrassée de ceux qui n’ont rien à y faire.

Le sport et ses valeurs d’éducation et de promotion de la jeunesse ne peuvent donner l’exemple de la perversion de la société.

> Les milliards de l’Etat

Le Maroc s’est doté, dès le tout début de l’indépendance, de structures pour que le pays soit représenté sur les scènes internationales sportives.

Si, comme le laisse supposer l’article reproduit ci-dessus, le CNOM (Comité National Olympique Marocain) a été longtemps comparé à une agence de voyages, ce ne peut plus être le cas désormais. Cela tient à la prise de conscience unanime sur l’importance de la performance et de l’impact d’une médaille olympique et le fait que de plus en plus de personnes considèrent que partir à des J.O, est loin d’être une partie de plaisir, ni pour les participants et encore moins pour ceux qui sont chargés de les accompagner.

Les J.O ne sont pas seulement une course aux médailles, c’est d’abord un véritable marathon administratif et organisationnel, marathon qui se déroule en amont et en aval, avec les accréditations, les qualifications et ensuite l’encadrement humain et technique des athlètes retenus.

Cette année, avec les mesures qu’impose la pandémie COVID 19, Tokyo et ses J.O ont perdu bien de leur attrait pour les candidats au tourisme.

Un tourisme que, d’ailleurs, les organisateurs japonais en accord avec le C.I.O, ont rendu quasi impossible avec toutes les mesures sanitaires.

Etre présent à Tokyo 2021 représente un véritable défi. Un défi que le Maroc s’apprête à relever.

La liste des athlètes retenus, (voir ci-contre), est celle d’une jeunesse en devenir et d’un pays qui a mûri. On suivra avec attention les chevauchées des cavaliers qui, pour la première fois représenteront le Royaume aux sports équestres avec quatre champions et leurs chevaux qualifiés.

Pour la meilleure représentation possible, la Fédération s’est préparée depuis de longs mois avec professionnalisme et expérience.

Souhaitons que ces J.O de Tokyo, soient le couronnement d’un sport qui glorifie la plus noble conquête de l’homme. Comme les J.O seront pour les Marocaines et Marocains la preuve que le pays a franchi un cap dans la maturité et la responsabilité.

Alors place à ces J.O qui, tout en gardant la place au mystère seront l’avènement d’une nouvelle forme de management sportif. Le management qui se dessine et se profile déjà à l’horizon. On y reviendra en temps voulu, inchaa Allah.

L’or olympique 

Les JO véhiculent le rêve de l’or. Le public le réclame, les dirigeants le souhaitent, les athlètes s’y préparent avec plus ou moins de réussite. Cependant, pour tous, l’ambition est là.  Les 48 participants aux JO de Tokyo 2021, auront à affronter toutes sortes d’adversaires. Il y a, passée la joie d’en être et de participer, tout le stress et la pression qui vous étreignent au fur et à mesure que s’approchent les épreuves où ils (elles) doivent figurer. Et quand on est médaillé potentiel comme les Soufiane El Bekkali (3000 m steeple), l’angoisse et la pression sont plus fortes. Quant aux nouveaux (beach-volley triathlon…) Ils profiteront à fond de la scène olympique qui procure expérience et, peut-être, renommée mondiale.

Les J.O. sont une magnifique caisse de résonance. Chez les cavaliers, le champion Abdelkebir Ouaddar, déjà présent en 2016 à Rio de Janeiro, sera cette fois entouré de ses pairs. L’équipe de saut d’obstacle et de dressage, le judo, le karaté, la boxe et les autres sont-ils prêts pour l’or ? Nul ne peut le prédire. Mais une chose est sûre, le rêve est là. Et pour les 48, c’est déjà un grand pas de fait.

(Avec Challenge)

Liste des sportifs marocains qualifiés pour les Jeux Olympiques de Tokyo

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